La cité des deux frères sombre dans une apathie effrayante. Les jours passent et se ressemblent. Entre le brise-lames, lieu de prédilection des flâneurs noctambules, et les quartiers périphériques où l'oisiveté a élu domicile, la vie se déroule à la cadence d'une monotonie accablante. Les regroupements noctambules et les promenades interminables aux brise-lames dénoncent clairement l'absence totale d'activités culturelles, d'animations et autres moyens de distraction permettant à ces jeunes de s'extirper de cette uniformité pesante. C'est dire qu'aucun souffle d'espoir ne se dessine à l'horizon pour cette jeunesse dont le seul rêve est de prendre le large vers d'autres cieux, vers d'autres lieux. Pourquoi cette idée d'immigrer s'est elle ancrée dans les têtes ? Les jeunes sont convaincus qu'il est inutile de s'échiner au travail ou à l'école, puisqu'il est presque impossible de trouver un travail à Ghazaouet. Pourtant, dira un habitant, la ville offre d'énormes possibilités pour résorber le chômage : il suffit juste d'une décision politique pour transformer les 42 km de plages et criques en un véritable paradis. Le développement du secteur de la pêche et sa modernisation sont aussi un atout capital à faire valoir. Pour ce qui est de la culture, ce n'est ni le potentiel humain, ni les infrastructures qui manquent.
