Sidi Amar, l'un des plus grands quartiers de la wilaya, vit, à l'indifférence de tous, dans l'isolement total. En fait, Sidi Amar n'est pas complètement oublié, puisque une fois tous les cinq ans, à l'occasion des élections locales, comme c'est le cas ces derniers jours, le quartier devient comme par enchantement le centre d'intérêt de tous les candidats à l'APC. Durant la période de propagande électorale, Sidi Amar devient le lieu de prédilection de tous les postulants. On promet monts et merveilles aux habitants du quartier. On y sème des projets à travers les ruelles sinueuses du quartier qui s'évaporent juste après les élections et Sidi Amar replonge dans l'anonymat total. Les différents programmes de développement mis sur pied et visant l'amélioration du cadre de vie des citoyens, avec la prise en charge de leurs problèmes quotidiens, n'ont pas concerné Sidi Amar. Ce quartier à très forte densité démographique souffre continuellement de l'absence quasi-totale des infrastructures. La population juvénile sombre d'avantage dans l'anonymat, à la merci de la rue et de tous les dangers qu'elle comporte. L'étroitesse des ruelles, qui entravent le ramassage des ordures ménagères, est à l'origine d'une multiplication effarante des décharges sauvages. Quant à l'éclairage public, une bonne partie de la population est condamnée à vivre dans le noir. L'alimentation en eau potable se fait par les citernes tractées, dont le prix varie entre 400 et 500 DA. A l'ère du téléphone portable, les habitants de Sidi Amar attendent toujours le téléphone fixe. En somme, a ce décor frisant l'anarchie, les autorités locales démontrent une apathie inconcevable. Peu leur importe le quotidien fastidieux de leurs administrés, d'autant plus qu'ils sont obnubilés par la course aux élections.