La DJS de Médéa, avec le concours de l'Office des établissements de jeunes (Odej) et la collaboration de l'association SOS enfance en détresse, a organisé une journée d'étude sur le harcèlement et les différentes formes d'exploitation de l'enfant. Journée qui s'est fixé comme objectif premier la recherche des causes exactes de ce phénomène et de faire prendre conscience de ses répercussions sur la société. En effet, plusieurs points ont été soulevés et exposés devant un public composé d'adultes, de jeunes, de moins jeunes et de chérubins. Un public qui aura participé aux débats parfois chauds qu'a suscité le sujet épineux et qui touche tout le monde. L'assistance, rehaussée par la présence de représentants de la fédération des parents d'élèves, des différentes associations de wilaya, de la Gendarmerie nationale, de la justice, de la direction des affaires religieuses et autres, aura évoqué des points sensibles. D'ailleurs, des enfants se sont exprimés et ont posé des questions. D'après le juge d'instruction, des enfants mineurs sont souvent impliqués dans des délits ou des crimes et dans ces cas-là, la justice intervient. Le représentant de la justice, qui est le seul à jouir du pouvoir de décision, opte souvent pour un placement dans un centre de rééducation. Le magistrat déclarera que le placement d'un enfant dans une structure de rééducation est un moyen de faire dans la réintégration sociale de celui-ci et sa réinsertion en milieu scolaire, et cela n'est en aucun cas une punition. Toujours d'après le juge, c'est un moyen qui s'avère de plus en plus efficace quant à faire retrouver au chérubin une vie sociale normale, car il aura une oreille attentive et sera suivi psychologiquement. Durant les débats, on déplorera le manque de dénonciation de certains actes ignobles tels que le viol, la pédophilie, l'inceste, le détournement ou la prostitution. Médéa, à l'instar de toutes les petites villes conservatrices, craint le scandale et les qu'en- dira-t-on. Le lieutenant Zid Nouredine, de la Gendarmerie nationale de Médéa, nous communiquera quelques chiffres sur les affaires concernant les enfants mineurs. Ainsi, pour le premier semestre de l'année en cours, il a été enregistré 30 affaires dans lesquelles des enfants âgés de 13 à 17 ans sont impliqués en tant qu'auteurs ou victimes. Toujours d'après le même intervenant, durant la période sus-citée,14 enfants ont été victimes de harcèlement sexuel (atteinte à la pudeur), de coups et blessures volontaires, d'inceste, de détournement, de violence parentale et d'incitation à la débauche. Il est bien évident que l'exploitation des enfants est génératrice de violence, de dégradation et de tous les vices. Un enfant est un enfant, on ne peut lui demander de se comporter en adulte et lorsque on lui impose cela, c'est de l'exploitation.