Ould Kablia, ministre délégué des Collectivités locales, et M. Tounsi, directeur général de la DGSN, se sont rendus hier à Constantine à l'effet d'assister à la cérémonie de sortie de deux promotions de la sûreté nationale. La première concerne des agents subalternes ayant bouclé leur formation à l'école de police de Sidi Mabrouk. La seconde, plus étoffée, est un corps d'élite d'intervention rapide, dont c'est la première fournée, appelée unités républicaines de sûreté. A l'issue de la cérémonie, les deux hauts commis de l'Etat ont, au cours d'un point de presse, dressé un état des lieux du paysage sécuritaire du pays. A la question lancinante de l'heure, à savoir l'émergence du kidnapping comme nouvelle forme de criminalité et les moyens dont les forces de sécurité comptent faire usage aux fins d'amoindrir son risque de propagation à une plus grande échelle à défaut de l'enrayer, M. Tounsi compte tout miser sur !a qualité de la formation de ses contingents ainsi que sur la capacité de l'adapter aux nouvelles formes de banditisme, disant : « Le kidnapping est un phénomène nouveau chez nous et c'est la raison pour laquelle il perturbe autant notre société. » Il a été relayé par le ministre délégué qui a rectifié le tir en faisant une rétrospective à l'année 1970 pour dire que c'est cette année-là que le premier kidnapping de l'histoire de l'Algérie a été commis en visant l'un des enfants de M. Temmam, alors PDG de la BNA, « et les deux auteurs de ce forfait ont été fusillés publiquement. Depuis, il n'y a rien eu de tel jusqu'aux récents rapts, notamment du petit Yacine qui a mis en émoi la population, car il a été hyper médiatisé ». En parlant de l'enlèvement et du meurtre du petit Yacine, M. Ould Kablia a donné un indice qui a quelque peu rendu perplexes les journalistes présents dans la salle. Il a, en effet, déclaré que ce genre de crimes est commis par des pervers, mais qui sont des proches ou des connaissances de la victime. D'où le fait que cette dernière aurait été exécutée par ce proche ou cette connaissance, qui s'en est trouvée de facto identifiée (par la victime). L'odieux crime a-t-il été perpétré par une des catégories décrites par le ministre ? S'agit-il d'un dérapage contrôlé ou d'un simple lapsus qui ne prête pas à conséquence ? En tout état de cause, les deux hauts fonctionnaires sont consensuellement d'accord pour dire que leurs services sont impuissants devant ce phénomène « et le besoin urge d'affiner toutes les techniques d'ordre humain et logistique qu'on a sous la main pour affronter ce fléau », selon leurs propos.