Les quinze étapes de la troisième et dernière journée du président de la République à Sétif ont été réalisées en un temps record, en moins de trois heures. Le déplacement à Hammam Soukhna, située à 50 km de la capitale des Hauts-Plateaux, a été, le moins qu'on puisse dire, une simple formalité à accomplir. D'autant que l'escale précédant une tournée au chef-lieu où il a inauguré un cyberespace, un véritable centre multimédia de 200 places, a été liquidée en quelques minutes. Avant de regagner la capitale vers 16 h, le chef de l'Etat qui avait octroyé à la wilaya une enveloppe additive de 15 milliards de dinars et un complexe sportif de 50 000 places, avait recompensé les sportifs, notamment l'Entente ayant dernièrement remporté la 4e édition de la Champions League arabe. Lors de cette cérémonie, un représentant du mouvement sportif a, à l'instar de certains membres de la société civile de la wilaya, exhorté le chef de l'Etat à se présenter pour une « ouhda talitha » (un troisième mandat). Le Président, qui paraissait un peu fatigué par un périple de plus de 80 étapes, n'a esquissé aucun geste. La flèche vis-à-vis des entrepreneurs en charge du gigantesque programme des logements sociaux participatifs est l'autre fait saillant de la troisième journée, marquée par la mise à l'écart de la presse écrite durant les différents points inscrits à l'ordre du jour qui n'a vu que du feu. D'autant que la sonorisation mise en place par les responsables concernés par un tel module n'a pas du tout fonctionné. « Les promoteurs ayant obtenu un lot de terrain à un prix symbolique, bénéficiant de certains avantages fiscaux et de locaux commerciaux du projet, trouvent, en outre, le moyen de spéculer. Ce n'est pas normal », déclarera le Président qui a refusé les arguments avancés par le wali. Il convient de mettre l'accent sur le futur projet d'une société mixte algéro-tunisienne, devant produire à moyen terme de la céramique et des appareils électroménagers, pour lequel le président Bouteflika a été invité à poser la première pierre. Ce créneau qui n'est pas le point faible des opérateurs nationaux risque à cette allure de connaître le même sort que les minoteries et semouleries dont bon nombre ont fait faillite. Notons par ailleurs que Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a animé une conférence de presse durant laquelle il a abordé de nombreux points inhérents à la situation sécuritaire, aux affaires des collectivités locales, entre autres. « La situation sécuritaire s'améliore et la lutte contre le terrorisme continue. Je me réjouis quand j'apprends que 14 terroristes ont été anéantis à Boumerdès, Blida et Béjaïa. Les portes de la repentance ne sont pas fermées à tous ceux qui veulent déposer les armes. On ne doit pas tourner le dos à toute personne désireuse de se rendre », dira M. Zerhouni qui n'a pas voulu se prononcer sur la révision de la Constitution. « C'est du ressort exclusif du Président, seul habilité à vous répondre », ajoutera le ministre. Concernant les collectivités locales, il ne s'est montré pas prolixe. « Les gens qui critiquent les projets des nouveaux codes de la commune et de la wilaya n'ont pas lu les textes qui sont très intéressants. De larges et importantes prérogatives seront désormais confiées aux élus locaux tenus d'assurer les responsabilités qui sont les leurs », souligne le ministre qui enchaînera : « Ces gen sont oublié la réforme des finances et de la fiscalité des communes, le futur statut particulier de l'administration territoriale et d'autres projets devant booster l'action des collectivités », martèle Zerhouni qui annonce la création d'une école de la propreté urbaine et la réactivation des centres de formation administrative, fermés en 1984. Interrogé sur les frasques de certaines municipalités, le ministre avoue que plus de 350 cas d'abus de gestion sont actuellement entre les mains de la justice devant à cet effet trancher. Le membre du gouvernement, qui n'a pas caché la satisfaction du Président considérant la wilaya de Sétif comme un exemple et un modèle à suivre, révèle à l'assistance qu'une enveloppe additive de 15 milliards de dinars vient d'être allouée aux Hauts Plateaux. Les secteurs des travaux publics, de l'habitat, de l'agriculture et des forêts, ainsi que des mines ont à cet effet accaparé la part du lion. La région nord de la wilaya (Beni Ouartilane, les Babors, Guenzet et d'autres localités enclavées et difficiles d'accès), omise des décennies durant, va désormais bénéficier du gaz naturel qui fera le bonheur de plus de 90 000 habitants...