La démission parentale, la banqueroute du système éducatif, le chômage et autres problèmes sociaux ont été cités comme causes majeures de la propagation du fléau de la toxicomanie, notamment en milieu juvénile lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la toxicomanie à Souk Ahras. Le professeur Khedaïria, universitaire et auteur de plusieurs écrits dans le domaine, dira d'emblée : « La prévention est l'affaire de tous, puisque nul n'est à l'abri des effets ravageurs de la drogue sur la société, et par voie de conséquence l'économie nationale ». Une relation de cause à effet entre la consommation de drogues avec ses variantes et cet autre phénomène qui a pris de l'ampleur à Souk Ahras et ailleurs : l'agressivité. « C'est sous l'effet de psychotropes et autres drogues que des crimes et délits sont quotidiennement commis », dira-t-il. C'est en termes de psychologue que Taïbi Salima, tentera de briser par son allocution certains tabous en commençant par l'incompréhension existante au sein de quelques familles, où l'enfant est parfois contraint de chercher ailleurs ses « conseillers », devenant ainsi vulnérable et sujet aux dérapages. L'école n'assume pas suffisamment le rôle éducatif, puisque se limitant, d'après la même intervenante, à l'apprentissage pédago-scientifique sans égards pour la formation morale de l'élève. S'exprimant en langue française et en arabe dialectal, la conférencière a réussi à toucher tous les niveaux des personnes présentes hier au théâtre Mustapha Kateb. Puisque le phénomène fait des siennes en milieu juvénile, le représentant des services de la Gendarmerie nationale a annoncé la création imminente, à Souk Ahras, d'une cellule pour mineurs, ainsi que la mise en place d'une commission mixte avec les services des Domaines pour mieux contrôler les zones frontalières de la wilaya. Le président de l'association Echo-Jeunes, et autres organisateurs de la Journée, nous diront en marge de cette manifestation : « Nous continuerons à lutter avec les moyens du bord contre ce phénomène, sous l'égide de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), quelles que soient les réticences ressenties à l'échelle locale et les tentatives de certains milieux gênés par le dossier et toujours en mal d'associations dociles et aux ordres. Notre objectif est l'éradication du fléau de notre société sans passer par des clergés du servir de tables d'écoute ».