Ce qui n'était qu'un sujet tabou, timidement abordé sinon contourné pour éviter certains réflexes, est aujourd'hui un défi courageusement relevé par l'association Echo-jeunes qui n'est d'ailleurs plus à présenter à cause de ses innombrables activités dans le domaine de la lutte contre la drogue. Les journées portes ouvertes organisées depuis une semaine au niveau du CIAJ connaissent une grande affluence de la part d'un public essentiellement jeune. Les effets néfastes de la consommation de la drogue sur la santé et ses conséquences sur la société sont détaillés avec méticulosité aux visiteurs. Les psychotropes qui font florès à Souk Ahras n'ont pas été épargnés lors de cette campagne de sensibilisation qui prendra fin une semaine avant la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la toxicomanie. Les membres de l'association obstinés, pleins de ressources et de conviction, ont déjà osé des incursions dans les quartiers chauds de la ville, à l'instar des cités Ibn Rochd, Mezghiche et Laâlaouia, dans des ruelles et impasses où les signes de gratitude et d'hospitalité ne sont toujours pas au rendez-vous. Le but recherché à travers le travail de proximité est bien sûr d'instaurer une tradition dans le domaine et, par voie de conséquence, réduire un tant soit peu du phénomène qui a atteint des proportions inquiétantes. Le président de l'association Karim Barour nous dira à ce sujet : « Notre travail de sensibilisation entamé depuis la création de l'association Echo-jeunes connaît cette année de nouvelles méthodes. Il s'agit surtout d'un effort supplémentaire qui consiste à aller vers ceux qui ne peuvent, ou qui ne veulent pas venir vers nous. Après plusieurs sorties, nous avons conclu que la toxicomanie n'est pas une fatalité et que la quasi-totalité des consommateurs de cannabis, de psychotropes ou de tout autre produit aux effets euphorisants est victime de mauvaises conditions socio-familiales, de démission parentale ou d'incompréhension. » Assister une jeunesse livrée à elle-même, tel est le leitmotiv des membres d'Echo-jeunes qui semblent faire peu cas des réticences et des contingences financières. « Malgré l'indifférence affichée par certains milieux et le manque d'engagement de la part d'un quelconque mouvement citoyen, le concours des services de la Gendarmerie nationale et des magistrats de Souk Ahras nous a été d'un grand apport », a tenu à souligner notre interlocuteur.