Il y a plusieurs mois déjà que les services de la commune d'Oran ont lancé un certain nombre d'opérations d'embellissement à travers plusieurs quartiers, de manière à faire mériter à la ville son surnom d'El Bahia. Une bonne et belle initiative en soi. Mais, c'est l'effet contraire qui a été obtenu, notamment en ce qui concerne le grand jardin situé entre Haï Chouhada (les Castors) et Haï El Maqarri, (ex-St Eugène) où se tient le marché informel des voitures. Il y a plus d'une année, les employés de la mairie avaient entrepris des travaux sur le jardin pour le rendre plus beau. Ils avaient commencé par retirer les barreaux métalliques qui servaient de clôture, pour « aérer l'espace » avait-on annoncé. Puis, les chantiers ont été arrêtés pour des raisons inconnues. La suppression des barrières a permis la circulation de nombreux vendeurs et acheteurs potentiels de voitures qui piétinent à leur aise les jeunes pousses plantées et abandonnées à leur triste sort. Les milliers de pas des badauds qui passaient d'un véhicule à l'autre ont littéralement anéanti tout ce qui est vert ou tirait vers le vert. Tas de gravats Sautant d'un projet inachevé à un autre qui ne sera pas terminé, les mêmes employés (probablement) de la même commune, ont tout laissé en l'état, pour revenir quelques mois plus tard, armés de pioches et de pelles, cette fois-ci, pour décaper le goudron des trottoirs qui bordent le jardin. Dans le but, a-t-on cru savoir, de poser du carrelage. Après avoir tout défoncé et amoncelé les tas de gravats, ils sont repartis sans indiquer leur destination. Les habitants ont pensé que les travaux avaient été interrompus à cause de la pluie et qu'ils allaient reprendre avec le retour du soleil. Ce ne fut guère le cas. Les tas de décombres ont grossi par les détritus qui s'y sont collés, poussés par le vent, et le déversement des déchets ménagers dont se débarrassaient certains habitants qui, sans état d'âme, ont contribué à la création de plusieurs petits dépotoirs. Finalement, en fait d'embellissement, beaucoup d'habitants se seraient bien accommodés avec leurs trottoirs en vieux bitume, qui présentaient le double avantage de ne pas retenir les saletés tourbillonnantes et celui d'être facile à balayer. Devant cette situation désolante, une ancienne habitante du quartier s'est souvenue d'un vieil adage selon lequel « la cigogne, en voulant embrasser son rejeton, elle l'a éborgné ».