Dans son dernier rapport semestriel qu'elle a présenté au wali de Tizi Ouzou, la direction de wilaya de l'emploi semble satisfaite du taux de chômage qui dépasse la barre des 25,6%. La situation d'instabilité politique et l'insécurité que vit la région, notamment ces six dernières années, devraient pourtant inquiéter les pouvoirs publics dont la mission est de remettre à niveau l'activité économique à Tizi Ouzou. Pour ce faire, ne faudrait-il pas enfin cesser de parler « en boucle » de milliards de dinars débloqués pour la réalisation de projets de développement qui tardent à voir le jour en l'absence d'entreprises performantes et capables d'attirer des ouvriers qualifiés ? Les responsables de la direction de l'emploi semblent aussi vouloir faire croire que le retour des entreprises étrangères a permis d'importer des qualifications, « complémentaires à celles des nationaux ». La réalité est pourtant tout autre. Les travailleurs étrangers sont venus, dans leur quasi-totalité, pour combler un grave déficit en matière de recrutement de main-d'œuvre qualifiée, au niveau local. En matière de « lutte contre le chômage et la marginalisation, les pouvoirs publics ont initié plusieurs programmes spécifiques d'insertion », lit-on dans le document élaboré par la direction de l'emploi. Mais peut-on parler d'insertion professionnelle d'une personne recrutée dans le cadre de l'emploi saisonnier, c'est-à-dire précaire, d'initiative locale (ESIL) dans des communes qui, déjà, croulent sous les dettes ? Assurément pas, répondent les concernés qui occupent des postes précaires et sous-payés pendant des années dans l'espoir d'être définitivement recrutés. Ces « employés » sont pourtant comptabilisés dans la liste de la population occupée. Cela est aussi le cas des 28 662 jeunes diplômés inscrits depuis 1998 pour occuper les 6670 postes de travail octroyés à Tizi Ouzou dans le cadre du préemploi où ils sont loin d'être payés au moins au salaire minimum garanti. Doit-on considérer de tels emplois comme des postes de travail ? A moins que l'on veuille calmer la colère d'une jeunesse dont le tort, à chaque violente et meurtrière protestation, est celui de demander un poste de travail pérenne et bien rémunéré !