Certains édiles et promoteurs immobiliers convoitent des lopins de terre pour édifier des constructions, mais les responsables de la conservation forestière ne tolèrent aucun empiètement sur un milieu forestier, considéré comme l'un des poumons de la capitale. L'ensemble de la superficie des sites forestiers répartis entre bois et forêts, dans la wilaya d'Alger, est de 5500 ha répartis sur une centaine de sites dont 590 uniquement pour la forêt de Baïnem. Une pépinière expérimentale de plants forestiers est d'ailleurs installée dans cette belle enceinte pour étudier, suivre et améliorer le comportement des espèces (feuillus et résineux), d'une part, et répondre à la demande des organismes, associations écologiques et autres institutions publiques ou privées en matière d'assistance scientifique, d'autre part, nous dit Abdellah Nedjahi, directeur de l'INRF (Institut national de la recherche forestière), établissement installé au beau milieu d'un couvert forestier qui commence à reprendre ses droits. Lors de la dernière décennie, des coupes, faut-il souligner, ont été commises abusivement dans cet espace forestier. Depuis trois ou quatre années, un programme de reboisement de plus de 12 ha de différentes essences de bois ont été reconstituées dans cette aire forestière. « Outre l'arboretum qui sert d'appoint pour les pédagogues, il existe un herbier de 2000 variétés florales, soit une collection qui nous permet de répertorier et identifier les espèces qui existent chez nous », souligne le 1er responsable de l'institut. Aménagé en banquettes antiérosives servant de drainage des eaux pluviales, le massif cristallin de Baïnem renferme une riche végétation dont les strates arbustives forment le maquis. « S'il n'y avait pas cette forêt, des catastrophes pourraient subvenir », soutient-il. La forêt de Baïnem comportait, en 1958, deux espèces, à savoir le chêne-liège et le pin d'Alep. Depuis, l'entité écologique s'est vu enrichir avec l'introduction de près d'une dizaine d'espèces dont le pin des Canaries, le pin pignon, deux variétés d'acacia et le cyprès de Tassili, souligne Abdelkader Harfouche, chercheur à l'INRF. Circonscrite par les communes de Bouzaréah, Beni Messous, Aïn Benian et Raïs Hamidou, la forêt de Baïnem constitue un véritable poumon de la wilaya d'Alger. Certains édiles et promoteurs immobiliers convoitent ce massif forestier dans le but d'ériger dans ses abords des constructions. « Ils tentent de gruger des assiettes de terrain, mais nous ne tolérerons aucun empiètement sur une concession qui, en plus de l'aspect récréatif qu'elle revêt, assure l'équilibre écologique », rappellent les responsables de l'INRF et de la Conservation forestière. Si elle venait à disparaître, toute la côte sera exposée à la menace hydrique, soutiennent-ils. Le plan d'action de la circonscription de Baïnem porte, depuis deux années, sur l'aménagement des pistes carrossables, des aires et parcours sportifs, l'équipement de la forêt en points d'eau, la régénération de certaines espèces sylvicoles. Soulignons qu'une trentaine de sites (bois et forêts) de 2000 ha relèvent de la circonscription de Baïnem dont Bordj Poloniac, le parc zoologique, la forêt Bouaârioua, le Paradou, le Ravin de la femme sauvage, etc. Quant à la superficie des sites forestiers répartis entre bois et forêts, dans la wilaya d'Alger qui regroupe une centaine de sites, elle est de 5500 ha. Une couverture végétale dont il faudra prendre soin, insiste le directeur. Autrement dit, la nécessité de développer le réflexe écologique chez le citoyen, notamment l'enfant.