C'est hier que le rapport de la commission d'évaluation de l'Algérie par les pairs a été présenté aux chefs d'Etat des pays africains dans la capitale ghanéenne, Accra. Le rapport en question, qui souligne « une volonté politique algérienne à conduire à terme les réformes institutionnelles, politiques et économiques », estime que la question de la modernisation de l'Etat « constitue un enjeu majeur de ce début du siècle ». L'expertise conduite par Marie Angélique Savané, présentée aux pairs africains, précise que la réussite du processus de modernisation « est subordonnée à la résolution d'un ensemble de contradictions qui traversent la société algérienne ». Le même rapport indique que « c'est au prix de ces préalables que la nation algérienne pourra gagner la bataille des réformes et de la modernisation de l'Etat et de la société ». Parmi les recommandations énoncées dans le rapport, il est fait mention de la lutte contre la corruption où un franc appel au patronat algérien a été lancé par les rédacteurs du rapport pour « mettre l'accent sur la citoyenneté de l'entreprise, ainsi que le devoir envers la collectivité et la moralité dans les affaires ». Le président de la République avait dans son intervention évoqué cette question de la lutte contre la corruption, en soulignant que l'Algérie est bien engagée dans la lutte à travers une série de mesures comprenant à la fois une adhésion aux conventions et instruments de lutte internationaux, ainsi que l'élaboration sur le plan interne d'une batterie de textes juridiques pour éradiquer ce phénomène. Bouteflika fera savoir que la lutte contre cette nouvelle forme de criminalité « fait partie de la dynamique de renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit qui sont des leviers importants » de la bonne gouvernance. Prenant comme signe de progrès le retour progressif à la paix et à la stabilité, après une décennie ensanglantée, le rapport souligne que c'est là un atout devant permettre à l'Algérie d'entrer de plain-pied dans le processus de croissance économique. Le panel d'observateurs africains met en relief l'importance de résorber le chômage touchant une grande population de jeunes. Il recommande « un véritable mécanisme de dialogue avec les jeunes » devant les impliquer dans le processus de prise de décision, « notamment sur les questions liées à leur vie ». Ceci en invitant le gouvernement algérien à encourager les ressources humaines, dont les organisations de jeunes et la société civile, à entreprendre des initiatives pour une meilleure prise en charge des problèmes liés à la jeunesse. Une recommandation qui incita une réponse du président Bouteflika, qui affirme que la politique actuelle « vise à doter les jeunes d'un enseignement de qualité, à lutter contre le chômage et la lutte contre les maux sociaux, comme la délinquance juvénile, la consommation et le trafic de stupéfiants ».