« La presse algérienne et l'université ont perdu un grand homme. Une grande plume et un humaniste d'une simplicité incomparable. » Ce témoignage émane de personnes qui ont connu de très près le défunt Zaïdi Sekia, décédé jeudi dernier à l'hôpital de Beni Messous, suite à un arrêt cardiaque. Sekia était journaliste et maître de conférences à l'institut des sciences politiques d'Alger. Incontestablement, il était apprécié de tous. Il était très respectueux des humains, en premier lieu les étudiants qu'il encourageait à longueur d'année. Quatre jours après son inhumation au cimetière de Sidi Rzine à Baraki, ces amis, ces collègues journalistes et les professeurs de l'institut des sciences politiques ont tenu à lui rendre un dernier hommage par l'organisation d'un sit-in à la maison de la presse Tahar Djaout, et ce, en présence des membres de sa famille. Dans ce sens, un registre de doléances a été mis à la disposition de la foule nombreuse venue présenter ses condoléances à la famille et laisser par là même leur touche sur le registre. Le frère aîné de Sekia se rappellera toujours du frangin chevronné de football. Remontant loin dans le temps, il nous confia que Sekia adorait l'équipe du MOC et le MCA, et sur le plan international, il était de tout cœur avec l'équipe de l'ex-joueur Pelé, en l'occurrence le Brésil. Pour le grand frère, Sekia était un homme calme et d'une grande sagesse. « Mon frère aimait surtout la simplicité. Il refusait de se faire remarquer et de ce fait, il tenait à avoir une tenue vestimentaire des plus ordinaires qui lui évitera les regards des autres », dira-t-il. Sekia, selon son frère, avait fait des études en Grande-Bretagne avant d'entrer définitivement au pays. « Mon petit frère disait toujours : nous n'avons pas une patrie de rechange, l'Algérie est notre unique pays et dans ce cadre-là, il faut y investir pleinement. » Sekia était l'un des membres fondateurs du quotidien arabophone El Khabar où il exercera aux côtés de Ouartilène. En quittant ce journal pour de multiples raisons, Sekia participera par la suite à la création d'autres journaux tels que El Youm, El Fadjr, Djazaïr News, le quotidien El Hadath, Echibak. Ces dernières années, il travaillait à plein temps à l'institut des sciences politiques, tout en collaborant évidemment dans la presse nationale. L'écriture, selon ses proches, était son passe-temps favori. Ses collègues journalistes se remémoreront les dures années passées ensemble où ils étaient la cible des terroristes. Dans ces moments difficiles, Sekia reconnaissant ses amis est resté fidèle à ses principes. Le défunt a obtenu un magistère à l'université d'Alger, avant de bénéficier d'une bourse qui le mènera en Angleterre où il décrochera haut la main un magistère à l'université de Bristol. A son retour, il intégrera l'institut de Ben Aknoun. Les personnes ayant côtoyé Sekia retiendront de cet homme qui est parti très jeune, à l'âge de 50 ans, son calme, son contact facile et qu'il était un brillant journaliste, « il était l'intelligence même », lancera un collègue journaliste.