Après plus d'une année de négociations avec les pouvoirs publics, le bras de fer avec les 3 200 travailleurs, la gestion du port d'Alger vient d'être cédée au groupe émirati Dubai Port World (DPW). Les problèmes qui opposaient ce groupe aux syndicalistes et à la coordination syndicale des ports d'Algérie semble s'être aplanis non sans garanties. En effet, selon des sources proches du dossier, on apprend que les employés du port ont reçu de la part du nouveau gestionnaire des assurances quant à leur devenir et leur rémunération. Ni l'un ni l'autre ne seront compromis ou remis en cause. Si la concession des ports américains à DPW a suscité une levée de boucliers aux Etats-Unis, cela n'a pas été le cas en Algérie. Rares sont, en effet, les politiques qui se sont insurgés contre une telle décision. Il s'avère apparemment que d'aucuns soient convaincus par la démarche, notamment après la concession de la gestion de l'aéroport Houari Boumediene aux Français, mais aussi la gestion de l'eau à SEAAL. Dont il serait intéressant de faire le bilan deux ans après la création de cette société et dans laquelle l'ADE et l'EPAL sont actionnaires. Pour en revenir à la concession de la gestion des ports, il faut souligner que celui d'Alger n'est pas le seul concerné. Ceux de Djen Djen et de Dellys sont en voie de suivre la même démarche. Lors de son passage, l'été dernier sur la radio Bahdja, le directeur du port d'Alger avait reconnu l'incapacité des responsables à gérer cette infrastructure de «manière optimale». «Nous ne disposons pas des moyens nécessaires de gestion qualitative, notamment en l'absence des outils modernes répondant aux exigences internationales en la matière», avait-il déclaré alors. Justifiant la concession, il avait affirmé que «l'organisation inadaptée et la mauvaise gestion du terminal des containers se reflètent par les délais prolongés de déchargement des cargaisons des navires qui dépassent parfois cinq jours. Aussi, le partenaire étranger, selon le premier responsable du port d'Alger, permettra de réduire considérablement les délais d'enlèvement des containers au niveau du port». D'après lui, le nombre de containers qui transitent par le port passera de 500 000 à 800 000 par an, soit 80% de la marchandise. C'est encore lui qui a rassuré les travailleurs qui refusaient les Emiratis en estimant que l'infrastructure, inaliénable car relevant du domaine public, engrange assez de performance et de bénéfices pour ne pas être concédée aux étrangers. «Aucun travailleur ne sera licencié et aucun salaire ne sera touché.» F. A.