En marge du séminaire international sur la Médina de Constantine, le Pr Bernard Pagand, architecte à l'institut national des sciences appliquées de Strasbourg et auteur de nombreux ouvrages sur la ville et le patrimoine, dont notamment, La Médina de Constantine, paru aux éditions méditerranéennes en 1989, et L'aménagement du centre ancien URBAMA 1990, après une communication sur les structures fondamentales de la Médina de Constantine et la question de sa sauvegarde, a bien voulu répondre à nos questions. Que pourriez-vous nous dire sur la tenue de ce séminaire ? Il est clair que les travaux du séminaire relancent la question de la sauvegarde de la Médina au sein même de la société, face ou avec les pouvoirs publics, c'est un instant clef pour agir maintenant ou jamais. Pensez-vous que les recommandations qui ponctueront ce séminaire seront prises en compte par les pouvoirs publics ? J'espère, mais c'est déterminant surtout pour les acteurs impliqués dans la réhabilitation de la Médina. Vous avez travaillé sur la Médina de Constantine, que pensez-vous de son devenir ? Deux situations qui choquent, d'abord, les tendances négatives du domaine bâti, surtout pour quelqu'un qui passe à 15 années d'intervalle, ensuite dans le domaine des activités commerciales, l'envahissement des souks, le déséquilibre et la bazardisation. Le projet de sauvegarde de la Médina est-il en mesure de constituer un projet-pilote pour les autres médinas du pays ? Certainement, surtout pour ce qui des approches méthodologiques choisies à partir d'une conjonction des énergies scientifiques, citoyennes et celles des pouvoirs publics et qui, je l'espère, pourra engendrer des effets rapides, voire immédiats pour certains cas précis.