La situation épidémiologique de la région a contraint la direction du commerce de Tiaret à organiser une rencontre ayant porté sur la sensibilisation du consommateur et la prévention des risques alimentaires. Abritée par la salle des conférences Mustapha-Mekki, cette manifestation a vu la participation des départements concernés, à savoir l'inspection vétérinaire et la direction de la sécurité, de la population et des réformes hospitalières, ainsi que celle du mouvement associatif, du BHC et de quelques opérateurs économiques tels que Giplait, Enasel… un thème important à plus d'un titre d'autant que la saison estivale, propice aux toxico-infections alimentaires collectives (Tiac), vient à peine de commencer. Dans son intervention, M. Belhocine, sous-directeur de la qualité, a mis en relief le bilan des activités opérées durant l'été 2004 où son département a enregistré 8 230 interventions entre les mois de juin et septembre de cette année et qui se sont soldées par 215 infractions, 143 prélèvements et 41 propositions de cessation d'activité. Pour ce dernier, la recrudescence des Tiac est à chaque fois favorisée par le non-respect des règles d'hygiène et de salubrité publique, le manque de professionnalisme chez certains commerçants et manipulateurs de denrées alimentaires et le manque de civisme chez la population indifférente aux comportements à risque. Pour les représentants de la Dsprh, la wilaya de Tiaret avait enregistré 259 cas de Tiac en 2003 et 185 en 2004, dont la source émanait des viandes, volailles et gâteaux. Toutefois, une large réflexion sur ce thème, jusque-là ignoré par certains et non évalué correctement par d'autres, doit faire l'objet d'une considérable préoccupation, notamment par les responsables directement concernés. Ce qui n'est pas le cas actuellement, et la preuve en est que plusieurs P/APC, en leur qualité de présidents des bureaux d'hygiène communaux (BHC) n'ont pas daigné participer à cette rencontre, tout comme le secrétaire général de la wilaya, censé chapeauter ce service. Les communes, de par leurs missions en matière d'hygiène et de salubrité publique, auraient pu jouer un rôle prépondérant dans la prévention de tels aléas. Mais, le manque de coordination intersectorielle a donné un coup dur à ces institutions quant à leur redynamisation à la hauteur des responsabilités qui leur sont assignées. Dans le même contexte, M. Henni, président de l'association pour la défense du consommateur, n'a pas manqué de relever une série de carences en matière d'hygiène alimentaire notamment les conséquences qui peuvent avoir comme mobile les commerces informels qui échappent à tout contrôle. Ainsi, vendeurs de pain, poissonniers et bouchers sont les plus indexés par les différents intervenants qui préconisent de revoir les conditions d'obtention du registre du commerce, de redynamiser les BHC et d'impliquer le mouvement associatif. Comme réponse aux différentes questions émanant de la salle, M. Selmi, directeur du commerce, devait mettre en exergue la conscience dont doit faire montre chacun de nous. “La prévention des Tiac est l'affaire de tous, à commencer par le consommateur lui-même, et c'est en partant de cette idée que l'on pourra un jour endiguer cette situation”, a-t-il déclaré. À l'idée de multiplier de pareilles rencontres de sensibilisation, tel que suggéré par un parlementaire, M. Hariri en l'occurrence, M. Selmi n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour inviter les députés de Tiaret à mettre la main à la pâte afin d'apporter un soulagement quelconque à cette population en expliquant cela par les moyens dérisoires, tant humains que matériels dont on dispose localement. Cependant, cette rencontre aura posé la question fondamentale de la place du consommateur dans la société… Si d'aucuns pensent que la réponse tombe sous le sens de l'évidence, la situation dans laquelle baigne ce dernier prouve plutôt le contraire, doit-on conclure… R. SALEM