Le CHU Saâdna Mohamed Abdenour de Sétif a organisé hier, la 1ère journée paramédicale régionale. Cette rencontre, qui entre dans le cadre de la formation continue du personnel paramédical et qui réunit quelques 200 invités de 14 wilayas de l'Est, d'Alger, de Tizi Ouzou et des cinq secteurs sanitaires de la wilaya de Sétif, a eu pour thème L'hygiène hospitalière. Salah Eddine Arif, un des membres du comité d'organisation de cette journée, dira : « Nos objectifs principaux sont la formation, l'application des nouvelles directives et instructions du ministère de la santé, et qui ont trait à l'hygiène en milieu hospitalier, la sensibilisation du personnel médical et paramédical aux dangers de la transmission des infections nosocomiales, et aussi la connaissance des mécanismes de transmission et les moyens de prévention de ces infections ». Divers laboratoires et entreprises ont participé à la tenue de cette journée, tels Nosoclean ou Envibac, qui commercialisent du matériel d'hygiène hospitalière. Le personnel paramédical qui commence à prendre conscience de l'importance de ce volet dans la profession, a décidé de prendre en charge sa propre formation en organisant des séminaires. Les communications seront présentées, pour la plupart, par des paramédicaux de différents services du CHU de Sétif. Elles porteront sur les infections nosocomiales en différents milieux de soins, le circuit alimentaire, la tenue vestimentaire et le linge dans le bloc opératoire, la désinfection des locaux, la sécurisation, l'entretien et la prise en charge des outils et dispositifs médicaux difficiles à nettoyer, ainsi que la prévention de l'hépatite. Des professeurs de renom ont assisté à cette journée, notamment le Pr Abdelkrim Soukehal, épidémiologiste, chef du service de médecine préventive au niveau du CHU de Béni Messous et responsable de l'hygiène hospitalière au ministère de la santé, le Pr Benhabyles du CHU Mustapha d'Alger, et le Pr Touabti, doyen de la faculté de médecine de Sétif. Dans son allocution d'ouverture, le Pr Soukehal a tenu à souligner « la nécessité d'améliorer la qualité des soins, qui passe par l'amélioration des conditions d'hygiène, la mise en place de moyens de lutte contre les infections nosocomiales ». Il a insisté, dans un entretien avec la presse, sur les bases de cette hygiène du milieu hospitalier, comme les produits utilisés, le matériel et les protocoles à suivre dans cette opération. Tous ces éléments doivent répondre à des normes et exigences strictes pour prévenir toute forme d'infection et de transmission de germes. Un apprentissage et une mise à niveau des connaissances et pratiques en milieu de soins sont indispensables. Personnel, instruments, linge et tout ce qui fait partie de ce milieu, sont soumis à des règles sévères d'hygiène. Un programme national a été dégagé par la tutelle, et un budget y sera alloué d'ici janvier 2008. Le traitement des déchets des activités de soins est aussi un point de première importance dans cette nouvelle prise en charge des problèmes d'hygiène en milieu hospitalier, régi par le décret exécutif de décembre 2003, qui impose la collecte et le tri de ces déchets en quatre filières, selon leur dangerosité : noire, verte (pour ce qui est anatomique et qui doit être enseveli), rouge pour les déchets à risques chimiques et toxiques (DARCT), et jaune pour les déchets à risques infectieux (DASR), et leur sécurisation par l'incinération ou la banalisation, selon le cas. Le Pr Soukehal se plaît à dire que « l'hygiène dans un milieu hospitalier est le miroir de la qualité des soins que fournit un hôpital ». Des débats termineront chacune des quatre séances de cette 1ère journée régionale de formation, qui aborde un sujet d'actualité longtemps occulté dans le milieu hospitalier en Algérie.