La célébration du cinquantième anniversaire du déclenchement de la Révolution nationale a été choisie comme date symbole par les différents militants et cadres du FLN de Constantine, toutes tendances confondues, afin de sceller un pacte de réunification entre le camp des légalistes et celui des redresseurs. Ne manquait à l'appel que la tendance connue sous l'appellation des redresseurs libres. Ces derniers, qui voient que la réunification entre les différentes tendances (trois à Constantine) du vieux parti ne peut être effective que si le courant dit légaliste se résigne à quitter le devant de la scène pour se confiner dans le militantisme, semblent ainsi camper sur leur position. Par ailleurs, les principaux présents à la cérémonie ont été l'ex-mouhafedh Bouhouche et ancien allié de Benflis, représentant ainsi la tendance dite légaliste, alors que du côté des ex-redresseurs, Mouloud Mezaouda faisait figure de porte-parole des anciens dissidents du FLN, et donc des pro-Belkhadem. Bouhouche dira à l'occasion : « Nous vivons un moment important de l'histoire du parti, puisque nous avons fait fi de nos divergences et de nos querelles passées pour l'intérêt suprême du FLN. Nous barrons ainsi la route aux opportunistes de tous bords qui comptaient tirer profit de la crise qui secouait le parti. » En s'absentant de cet important rendrez-vous qui aspirait à unifier les rangs, l'autre tendance, dont le chef de file est Bouledjmar, s'isole encore plus, car elle ne risque plus de faire le poids avec le nouveau FLN. Ce qui semble être déjà le cas, du moment que ces derniers se permettent de tenir leur cérémonie au niveau d'un centre culturel, alors que les premiers n'ont pas trouvé mieux que de se regrouper dans un restaurant ; c'est à se demander qui jouit désormais de la confiance des hauts responsables du parti, dont certains occupent les postes de ministres, vu que les moyens de uns et des autres semblent si disproportionnés. La nouvelle alliance va sans doute couper l'herbe sous le pied des derniers dissidents, représentés par l'aile radicale des redresseurs. Car les réunifiés peuvent espérer devenir un interlocuteur privilégié des hauts responsables du vieux parti. Ces derniers ont annoncé la désignation dans les prochains jours d'une commission mixte qui aura pour tâche de diriger la mouhafadha de Constantine jusqu'à la tenue du congrès.