C'est au niveau de la route menant à Aïn Smara, au lieudit 7e km, et comble de la bêtise, juste à proximité de la décharge publique et de l'accès au cimetière des Martyrs que la pinède qui borde la route, et qui rétrécit comme une peau de chagrin, est devenue une décharge à ciel ouvert. En effet, le constat est plus qu'affligeant, c'est une atteinte terrible et criminelle à l'environnement et à la santé publique. Il est vrai que le phénomène existe et persiste par la faute de personnes inconscientes, les colonnes de la presse locale, ont d'ailleurs et à maintes reprises, signalé et dénoncé ces déchargements sauvages aux incidences très graves. Sous les pins, à l'ombre des regards, des camions bifurquent pour déverser pernicieusement des gravats, les restes de chantiers de construction, et pour corser la note et faire très mal à la nature et à l'homme, les individus coupables de ces méfaits crachent carrément du venin : ce sont alors, des rouleaux de vignettes, des seringues, des boîtes, des fioles et des capsules de médicaments qui infestent des lieux censés être réservés au repos et à la détente. C'est comme qui dirait que ces montres ont choisi la mission de liquider froidement ce qui reste d'un patrimoine sylvestre, déjà très affecté par les flammes. Mais pour cette fois, ils ont été imprudents en laissant des traces. C'est dans ces décombres que nous avons trouvé une grande quantité de documents comptables portant le nom et l'adresse de la boîte, ainsi que les noms de ses clients. La Sarl dénommée Adipharmal, dont le siège est sis à la cité El Hayat à Sidi Mabrouk serait donc coupable (?) de cette atteinte grave, ou alors comment ses responsables pourraient-ils expliquer la présence de leur paperasse et produits médicamenteux, devant être incinérés du fait de leur toxicité avérée. Les services de la sûreté et la police de l'environnement trouvent, il est vrai beaucoup de mal à contenir ce fléau, car les contrevenants choisissent le moment propice pour procéder au déchargement. Ils n'agissent pas que la nuit, ils le font même le jour, à des heures où la circulation routière devient fluide et donc assez opportune pour leur permettre d'accéder à des endroits retirés et paisibles sans attirer l'attention de quiconque. Ils sont toujours au nombre de deux ou trois, l'un d'eux est chargé de faire le guet, alors que les autres s'attellent, en faisant vite, à décharger n'importe comment leurs saletés, ne se souciant même pas de préserver intacts les emballages, ce qui fait que les produits se retrouvent déversés en vrac dans la nature. Cette situation rend difficile et coûteux le nettoiement des lieux, c'est pourquoi les autorités devraient peut-être pénaliser durement ces offenseurs de la nature, ou sinon nous risquons de nous retrouver dans une forêt sauvage plantée de seringues, et où fleurissent des comprimés, gélules… non ?