Mohamed Khelia, retraité de l'Office national des substances explosives (Onex) de Miliana relevant du ministère de la Défense nationale, vit, avec sa femme et ses trois enfants, un calvaire quotidien. En effet, ils sont menacés d'expulsion, qui risque d'être imminente, de leur appartement sis au n°44 à Ras El Aqba, à Miliana. Après avoir épuisé toutes les formes de recours, la dernière étant une correspondance, véritable SOS adressé à Tayeb Belaïz, ministre de la Justice garde des Sceaux, Mme Khelia ne comprend pas comment l'Etat algérien peut mettre ses enfants à la rue sans autre forme de procès. Cette mère de famille éplorée nous fera savoir que sa fille a échoué au bac à cause de cette malheureuse situation. Le père, quant à lui, affirmera n'avoir aucun autre endroit où aller puisque toutes ses économies ont été épuisées dans l'aménagement de leur maison. Contacté par téléphone, le chef de daïra de Miliana, actuellement en congé, s'est montré catégorique à ce sujet affirmant que le cas Khelia n'est pas isolé et que 25 autres sont signalés et devront évacuer les appartements ayant appartenu à l'Onex et mis en vente en 1996, selon nos sources. Le chef de daïra poursuivra martelant à plusieurs reprises : « Je ne suis pas tenu de reloger ce citoyen et il n'est pas dit qu'il bénéficiera d'un logement social. » Par ailleurs, le même orateur nous fera savoir que 55 logements sociaux seront attribués à Miliana et 2000 demandes attendent d'être étudiées. Et d'ajouter que les familles expulsées ne seront pas prises en charge dans la prochaine attribution de logements. En attendant, la famille Khelia continue à frapper à toutes les portes dans l'espoir de retarder la décision d'expulsion dont la date est fixée pour la semaine prochaine. « Peut-être qu'un geste salvateur lui permettra de préserver sa dignité et celle de toute la société car une famille à la rue ne peut être que le reflet d'un échec sur tous les plans », dira un citoyen à ce sujet. Signalons, enfin, que plus d'une centaine de cas d'expulsion sont enregistrés entre les villes de Khemis-Miliana et Miliana. Cependant, d'aucuns espèrent qu'une solution demeure possible.