Il vous suffit de faire un tour, entre 10h et 14h, en plein soleil, au centre de la ville ou au quartier de M'dina Djedida, pour mesurer en une seule journée le nombre de visiteurs ; des milliers d'émigrés et des touristes locaux venus des 47 wilayas durant chaque saison estivale. Certes, si certains commerçants ont relooké leur négoce, tels que les artisans, les spécialistes dans l'habillement, la bijouterie ou la maroquinerie, notamment ceux proposant des repas rapides et des self-services, il n'en demeure pas moins que le manque d'hygiène, malgré les moyens matériels et humains mis en place par la municipalité, est toujours de rigueur même dans les ruelles les plus huppées du centre-ville, comme celle de Larbi Ben M'hidi ou Mohamed Khemisti. Le seul endroit qui est propre à nos yeux est la place du 1er Novembre, en face de l'Hôtel de Ville qui a été entièrement parée de couleurs nationales. Pour ce qui est des vacances pour cette saison, cette première semaine de juillet a connu un grand rush, et cela juste après les résultats des examens du bac et l'entrée en vigueur des congés de vingt jours pour les hauts fonctionnaires ainsi que pour le personnel du secteur de l'enseignement, tous paliers confondus. Pour l'arrivée des émigrés, une virée au port, au niveau de la gare maritime, vous donne un aperçu sur la noria des car-ferries de la compagnie nationale ou ceux affrétés pour l'occasion des trois mois de la saison estivale. Ils sont, selon les services commerciaux de la direction régionale de l'ENTMV, plus de 100 000 avec plus de 40 000 véhicules a avoir opté pour des vacances au bord de la mer ou des visites familiales dans la région. Depuis le 2 juin dernier, pas moins de deux car-ferries accostent quotidiennement au port d'Oran en provenance d'Alicante ou de Marseille. Pour les passagers qui avaient choisi le bateau ce samedi, le trajet Oran-Alicante a été un peu difficile surtout pour les enfants, en raison d'une mer agitée. Pour ceux qui préfèrent l'avion pour leur déplacement durant cette saison, on peut enregistrer, chaque jour, entre quatre à cinq vols au niveau de l'aéroport d'Es-Senia. Le seul inconvénient pour les passagers et ceux qui les attendent sont les retards des vols, soit au départ ou à l'arrivée et surtout la canicule qui règne à l'intérieur de cette infrastructure aéroportuaire. La plupart ont opté pour les complexes touristiques ou autres moyens de location qui leur sont accessibles en raison du taux de change parallèle qui est appliqué. « Chaque année, ont indiqué des jeunes émigrés de la région de Rouen, en Normandie, nous optons pour les Andalouses où l'ambiance, surtout le soir, est bon enfant. Dans cet ensemble touristique, malgré la cherté des tarifs proposés pour la location, nous, qui sommes en famille, on se sent en sécurité même pour notre véhicule qui est garé dans un parking situé à proximité de notre bungalow. » Certains, surtout nos « touristes » locaux, préfèrent se rabattre sur des appartements ou chambres meublées du strict minimum et louent en groupe à des prix étudiés. C'est ainsi, par exemple, qu'une pièce avec cuisine, salle de bain et une petite courette est cédée entre 8 et 10 millions de centimes pour les mois de juillet et août à Aïn Turck. Parfois, deux familles cotisent pour passer un ou deux mois de vacances au bord de la mer dans cette localité balnéaire, selon leur bourse. Plus on s'éloigne de Aïn Turck, en allant vers les Corales ou Bousfer, les prix de location de ces soi-disant appartements meublés grimpent pour atteindre parfois les 15 millions de centimes pendant la saison estivale. Dans tout cela, les gérants des hôtels d'Oran, qui ont consacré un budget pour cette saison estivale, appréhendent cette année une crise sans précédent. A présent, ils se contentent des passagers venus à Oran pour des achats ou autres affaires où les nouveaux couples venus passer leur lune de miel. Les nouveaux établissements hôteliers au niveau de la Corniche, ainsi que celui de la location des chambres meublées même à Oran-ville, vu les annonces proposées par les agences immobilières, ont pris une telle ampleur, tuant ainsi le métier. Même les restaurateurs ne sont pas épargnés par cette situation et cette soi-disant ouverture à l'économie du marché où presque à chaque coin de la rue, des quatre saisons poussent comme des champignons sans oublier les vendeurs de chiche kebab, osbane, pizza maison ou karantica. Des produits alimentaires sont commercialisés normalement avec une hygiène totalement absente. Il vous suffit de déclarer à un restaurateur de faire un tour à M'dina Djedida ou dans la rue de Khemisti pour avoir une idée sur l'alimentation rapide, parfois du réchauffé de la veille, que l'on vous propose. D'ailleurs, des bulletins d'alerte sont émis et des fermetures de locaux commerciaux sont proposés chaque jour par les différentes équipes de contrôle qui ont été renforcées cette saison en personnels et moyens techniques pour assurer les prélèvements et les analyses des produits. Le service de la prévention de la direction de la santé a annoncé, dans son bilan mensuel, pour ce seul mois de juin, plus d'une quarantaine de cas d'intoxication dus, en grande partie, à la consommation de produits avariés, des fruits de saison ou de glaces. La prudence et la vigilance sont de rigueur pour cette saison qui peut être classée à haut risque pour la santé du citoyen en raison de la canicule.