Les plaignants dénoncent essentiellement les « monstrueuses » anomalies concernant les réseaux d'AEP, d'eaux usées et le bitumage des routes dudit lotissement, sis à la sortie ouest de Mila, en allant vers Zeghaïa. Un état des lieux fort déplorable, étayé au mois de décembre 2006 par le constat d'un huissier de justice qui a établi à cet effet un rapport accablant. La pétition signée par une cinquantaine d'acquéreurs et le procès-verbal de l'huissier de justice convergent vers le constat avéré que les conduites d'eau potable ont été installées juste sous les canalisations d'évacuation des eaux usées. En somme, un grand problème de cross- connexion, car une infiltration éventuelle dans le réseau d'AEP sur lequel des essais faits au mois d'août 2006 se sont, en plus, avérés non concluants en raison des énormes fuites d'eau décelées, aurait entraîné des risques incalculables sur la santé des usagers. Pour preuve, les services de l'ADE et de l'hydraulique devraient, à l'issue de leur intervention, refuser d'homologuer la mise en service de l'eau potable, tout en avisant par écrit le wali sur le danger que provoquerait cette perspective. L'initiative du chef de l'exécutif de wilaya instruisant l'ADE et l'APC d'envisager la restauration du réseau AEP par le promoteur, et à ses torts exclusifs, tout comme les deux rencontres qui ont réuni courant 2007 à cette même finalité les représentants du lotissement et le chef de la daïra, n'ont pas abouti à grand-chose. Dix années après la naissance de ce lotissement, ses occupants continuent de s'interroger sur l'incongruité qui aura conduit les responsables concernés à attribuer le permis de construire et le certificat de conformité des travaux au promoteur, sachant pertinemment que la viabilisation spécifiée dans le cahier des charges a été biaisée. Le chef de daïra et le P/APC arguent que « s'agissant d'un lotissement promotionnel à statut privé, les pouvoirs publics ne peuvent engager des dépenses pour la remise en l'état des réseaux défectueux. De ce fait, les intéressés n'ont que l'alternative de la justice pour faire valoir leurs droits. » Même l'option d'un procès en justice n'est qu'un cautère sur une jambe de bois du point de vue des acquéreurs, dès lors qu'ils sont persuadés qu'ils seront déboutés face à « l'alibi en béton » du certificat de conformité des travaux brandi par le promoteur. Les résidents du lotissement Boulmerka qui déclarent payer au prix fort l'eau potable en alimentant leurs foyers à partir de camions-citernes, crient à l'arnaque et qualifient de hogra et de fuite en avant les micmacs des autorités locales. Ces citoyens se considèrent en tout état de cause, floués et demeurent persuadés qu'il y a anguille sous roche dans ce dilemme cornélien du lotissement 521, né sous le règne des délégations exécutives communales. La DEC d'alors, aurait-elle, pour des intérêts inavoués, délibérément cautionné toutes les irrégularités mises en avant par les plaignants ? Toute la question est là !