Le premier ministre britannique Gordon Brown a souligné que la Grande-Bretagne était obligée de prendre une décision difficile face au refus de Moscou d'extrader Andreï Lougovoï, accusé par la justice britannique du meurtre de l'ancien agent du FSB Alexandre Litvinenko. "Nous étions contraints de prendre une décision complexe dans l'affaire Litvinenko. Nous voulons obtenir la justice et la vérité. Nous avons établi l'identité de la personne accusée de ce crime. Mais la Russie ne souhaite pas extrader M. Lougovoï. Nous devions prendre ces mesures pour le rétablissement de la justice et de l'ordre", a déclaré Gordon Brown, commentant l'affaire Litvinenko lors d'une conférence de presse avec le président français Nicolas Sarkozy. Ce dernier a souligné que la France, comme auparavant, était entièrement solidaire de la Grande-Bretagne, qu'il s'agissait d'une question de principe, de solidarité démocratique. Londres a demandé l'extradition d'Andreï Lougovoï au parquet général de Russie, mais sa demande à été rejetée. Le Parquet explique ce refus par l'interdiction constitutionnelle d'extrader des citoyens russes vers les Etats étrangers et propose de traduire M. Lougovoï en justice en Russie, à condition de disposer de pièces à conviction suffisantes dans le cadre de cette affaire. En réponse au refus de Moscou, Londres a officiellement annoncé lundi par la bouche du secrétaire du Foreign Office David Miliband l'expulsion de quatre diplomates russes et le gel des discussions avec Moscou sur l'allégement du régime d'obtention des visas. Le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine, a annoncé jeudi qu'en réponse, la Russie allait expulser quatre diplomates britanniques et suspendre la coopération avec la Grande-Bretagne dans la lutte antiterroriste. En outre, les fonctionnaires russes cesseront de se rendre à Londres et les demandes de visa des officiels britanniques ne seront pas traitées.