La Russie a apporté, jeudi, une réponse symétrique à la Grande-Bretagne, évitant une escalade dans l'affaire Litvinenko, estiment des analystes en soulignant que c'est Moscou qui devrait souffrir le plus de l'arrêt de la coopération dans la lutte antiterroriste. “Ce qui s'est passé est probablement le mieux que nous pouvons espérer dans ces circonstances (...) Il est significatif que les Russes aient choisi une réponse symétrique” dans cette crise diplomatique, a relevé Jonathan Eyal, directeur des recherches sur la sécurité internationale au centre londonien Rusi. La Grande-Bretagne avait annoncé, lundi, qu'elle allait expulser quatre diplomates russes en réponse au refus de Moscou d'extrader Andreï Lougovoï, principal suspect du meurtre de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko, décédé à Londres en novembre 2006. La Russie a répliqué, jeudi, avec une série de mesures de représailles, dont l'expulsion de quatre diplomates britanniques, l'interruption de la coopération dans la lutte antiterroriste et la suspension temporaire de la délivrance de visas aux “fonctionnaires” britanniques. “Je pense qu'il s'agit plutôt d'un geste politique peu significatif”, observe M. Eyal. Et d'ajouter : “Les Russes essaient de cacher qu'ils ne veulent pas d'escalade dans ce conflit avec la Grande-Bretagne et qu'ils ne veulent pas que cela dégénère en un conflit entre la Russie et l'Union européenne.” “Il fallait que la Russie réagisse aux mesures prises par Londres. L'arrêt de la coopération en matière de lutte antiterroriste vise l'opinion publique occidentale, très attachée à cette lutte”, estime Alexandre Golts, un analyste russe indépendant.