Deux albums du chanteur chaâbi Abderrahmane El Kobi sortiront à la rentrée. Les albums seront composés, soutient-il, de kasaïd « tirées du terroir ». « Elle seront de la même veine que mes anciennes kasaïd. Deux chansons en kabyle composeront de quatre chansons chacun », relève-t-il en assurant qu'il s'agit de Izriw yeghleb lahmali, composée par El Anka. Originaire de la même région que le Cardinal, El Kobi, assure qu'en dépit du fait fâcheux qu'il n'ait pas une maîtrise réelle du kabyle, il reprendra cette chanson très connue, de son maître de toujours. D'ailleurs, El Kobi ne tarira pas d'éloges sur El Anka dont il se considère comme « un élève indirect ». Cette expression a été empruntée au cheikh qui l'a prononcée en parlant de ces disciples, dont il ne connaissait souvent pas grand-chose. Avec sa modestie habituelle, El Kobi pense n'être qu'un « simple meddah » et non un cheikh, qualificatif qu'il fustige tant. « J'ai demandé lors de la préparation de ces albums l'avis des amis qui me sont toujours d'une aide précieuse », indique-t-il tout sourire. « Seule la persévérance peut aider l'artiste à se faire un nom. Le fait harassant de se frayer un chemin parmi les grands maîtres du chaâbi m'a grandement servi. En leur présence, on ne peut qu'être à l'écoute. Sans eux, je ne pouvais faire mes premiers pas dans la musique chaâbi. La première soirée que j'ai animée était à Rouiba. C'est mon oncle qui l'a organisée », raconte-t-il. « Zouaoui, toujours en vie, m'a aidé énormément. J'ai fait deux ans de conservatoire. Pour se faire une place au soleil, il faut beaucoup de travail. Me trouvant depuis pas moins de 40 ans dans la musique chaâbie, je sens que le chemin est toujours long. » El Kobi enchaîne les concerts sans qu'il n'y ressent « ni angoisse ni lassitude ». La soirée à l'auditorium du complexe Laâdi Flici a été mémorable. L'affluence était nombreuse. Les six musiciens qui ont accompagné le maître sont d'anciens collègues ainsi que son propre fils : Mohamed Lamine. « Deux de ces musiciens me suivent depuis 35 ans, alors que les autres ne m'ont rejoint que ces dix dernières années », déclare-t-il. Musicien dans le groupe depuis 8 ans, Lamine, 26 ans, manie avec maestria la derbouka. « Mes enfants pratiquent la musique sans que je les force. S'ils choisissent un genre particulier, ils le feront de leur propre gré sans que j'aie à m'y ingérer. » Il faut souligner que l'autre fils d'El Kobi, Kamel, est un chanteur, influencé par cet autre géant de la musique chaâbi, Ezzahi. « On aime l'écouter », assure un musicien parlant de la manière de chanter de Kamel. Signalons que le chanteur sera en tournée durant tout l'été. Des soirées seront organisées à l'est du pays et pendant dix jours au mois de Ramadhan à Paris. Un récital sera donné le 1er octobre dans la même salle du complexe Laâdi Flici.