Nouveauté n Le chanteur signe un nouvel opus qui a pour titre Zouadj Bentna (le mariage de notre fille). L'une des grandes figures de la chanson algérienne moderne, qui s'est illustrée notamment - et par sa voix et par sa musique - dans les années 1980, revient, après près de cinq années d'absence, sur la scène artistique, avec un nouvel album. «L'album, qui sortira aux éditions Dounia à la fin du mois, contient dix titres dont deux duos», a fait savoir Abderrahman Djalti, lors d'un point de presse, lundi, à la salle El-Mougar : «Le premier duo a pour titre Zouadj Bentna. Je l'ai fait avec Hassiba Abderraouf, et le deuxième duo intitulé Touahachtek (tu me manques), je l'ai fait avec Nariman Mechaâl. Toutes deux sont de jeunes voix.» S'exprimant ensuite sur le contenu de l'album, Abderrahman Djalti, pour qui l'album a demandé deux ans de préparation, a déclaré : «Il y a des chansons, telles que Zouadj Bentna, qui sont faites dans l'esprit de fête. Elles parlent de mariage. D'autres sont sentimentales. Elles évoquent l'amour tout comme la déception sentimentale. En fait, chaque chanson a une histoire.» Abderrahman Djalti, qui a fait savoir que son clip, celui de Zouadj Bentna, paraîtra à la télévision, demain, mercredi, à 15h, dans l'émission «Khelikoum Maâna», a regretté que l'artiste algérien ne soit pas bien considéré - et suivi - par les médias. Car quand un chanteur ne fait pas parler de lui, ce n'est pas parce qu'il s'est retiré du domaine artistique, mais plutôt parce qu'il n'y a pas de scène à animer ou de plateau à faire. Rares sont les fois, où il passe à la télé ou à la radio. «Je suis toujours dans le domaine de la chanson», a-t-il assuré à son public, et de reprendre : «C'est vrai quand un artiste ne fait pas parler de lui par les médias, son public croit qu'il s'est retiré de la scène.» «Chez-nous, a-t-il déploré, il n'y a qu'une seule télévision et très peu de radios locales spécialisées dans l'artistique et le culturel - hormis les radios régionales qui sont généralistes - pouvant ainsi offrir à l'artiste un espace d'apparition et d'expression.» Abderrahman Djalti a, en outre, regretté «qu'il n'y ait pas assez de spectacles» permettant aux artistes algériens de se produire sur scène et d'aller à la rencontre de leur public. «L'artiste algérien se produit deux fois par an : pendant les veillées ramadanesques et durant l'été, lors des mariages», a-t-il dit, et de poursuivre : «On n'attend que ces moments-là pour se produire.» Interrogé sur sa carrière musicale, Abderrahman Djalti a répondu : «J'ai beaucoup appris durant ma carrière. Les expériences sont nombreuses et différentes. Chacune m'a forgé, enrichi et construit en tant qu'artiste. J'ai appris, par exemple, à savoir écouter, à faire attention à ce que j'écris et compose. Avec du recul, je m'aperçois que j'ai mal interprété certaines de mes anciennes chansons. C'est pour dire qu'un artiste, avec l'âge, atteint la maturité, et moi, avec toutes ces années dans la chanson, je pense avoir atteint une certaine maturité. Je suis plus attentif et plus sage.» l Abderrahman Djalti s'est illustré au début des années 1980 quand le ton était à la chanson moderne. Toutes ses chansons - ou presque - s'inscrivaient dans ce nouveau tempérament musical. Il semble, aujourd'hui, que la tendance a changé, qu'elle est autre, que le temps n'est pas à la chanson moderne. «Je suis de ces artistes qui refusent de se confiner dans un seul style et époque musicale», a-t-il expliqué. «C'est vrai que mon travail, celui que je fais en ce moment, n'est pas le même que celui de mes débuts, mais je fais en sorte d'être ouvert aux nouvelles tendances», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Il y a le temps, les idées, les sonorités, les générations, les mentalités… tout cela m'amène à m'adapter aux exigences du moment et aux attentes du public, surtout le nouveau, tout en restant, bien entendu, fidèle à l'ancien qui m'a vu venir à la scène et débuter dans ma carrière. Ce que je veux dire, c'est que j'essaie, le mieux possible, de satisfaire les deux publics.» Ainsi, Abderrahman Djalti, soucieux du prolongement de sa carrière musicale, se réinvente dans un nouveau public et, du coup, relève le défi de s'accoutumer aux époques et aux nouvelles tendances pour survivre artistiquement. Il est à souligner que Abderrahman Djalti, qui nous apprend qu'il prépare un album best-off où tous ses grands succès figureront, donnera un concert, jeudi, à la salle El-Mougar, et ce à partir de 16h.