Karim Aouidat est un jeune chanteur amateur de chaâbi. Il vient de mettre sur le marché son premier album Ness Taâref Ennes. Dans cet entretien, il nous éclaire sur ses débuts dans ce genre musical en considérant que c'est au public d'apprécier les chansons de son album. Qui est Karim Aouidat ? Un jeune chanteur chaâbi issu d'un quartier populaire d'Alger. Agé de 38 ans, je suis marié et père de deux enfants, attaché à toutes les bonnes choses que nous ont laissées nos aïeux. Je remercie El Watan de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à un large public et j'espère que mon travail plaira. Le public reste pour moi le seul juge. Ainsi, il m'encouragera à travailler davantage et à contribuer à apporter un plus à la chanson algérienne, en général, et le chaâbi,en particulier. Comment êtes-vous venu à la chanson ? Comme je vous l'ai dit, quand on grandit dans un quartier tel que Bab El Oued, il est naturel pour tout un chacun que le chaâbi occupe une place particulière dans nos cœurs plutôt qu'un autre genre, du moins pour ma génération et celle de mes aînés. J'ai commencé par me procurer une guitare bricolée à partir d'un bidon d'huile et de fils de pêche, avant mon passage dans l'association El Assilia, jusqu'à l'Ecole de l'animation des fêtes. Peut-on avoir un aperçu sur votre itinéraire ? Mis à part les fêtes que j'ai animées à Alger et à l'intérieur du pays depuis la fin des années 1980, j'ai participé au concours pour l' « Année de l'Algérie en France » où j'ai été sélectionné pour représenter mon pays. J'ai concouru aussi au Festival national de la chanson chaâbie en 2006, j'ai été classé parmi les lauréats ; ce festival a démontré encore une fois que le chaâbi est ancré dans tous les cœurs des Algériens, les participants sont venus de toutes les wilayas du pays, et, croyez moi, c'était d'une grande qualité, c'est une initiative à encourager pour la sauvegarde de notre patrimoine culturel. Quand on écoute votre album, on sent que vous apportez quelque chose de nouveau à la chanson chaâbie ? Je suis ravi de vous l'entendre dire, eh bien, figurez-vous que cet album est à son deuxième studio. Le premier qui date de deux années a été très mal fait au plan du mixage. C'est pourquoi j'avais décidé de patienter encore jusqu'à ce que je puisse faire ce travail avec un vrai professionnel. Car comme vous le savez, nous avons un public connaisseur et je n'avais pas le droit de rater ma première sortie. Un travail de recherche a été fait en essayant de composer de la belle musique et de répondre à un public qui est actuellement très exigeant, notamment sur la qualité des textes qui peuvent être écoutés en famille tout en restant très attachés au style chaâbi. Qui a écrit et composé les chansons de votre album ? Cet album comporte six titres produits par Belda diffusion. Ils ont été écrits par Nacer Bouzergui (Echemaâ et menek ayit), Ahmed Djehmi (El Kalb Aalil) composés par Abdelkader Moukli, Ness Taâref Ennes ( titre de l'album), Yemen Kalbi et Mouloudia en vue de la finale de la Coupe d'Algérie (... rires) ont été écrites et composées par moi. Des projets pour l'avenir ? Un album est actuellement sur le marché. C'est le premier de ma carrière. Il y aura, bien sûr, des tournées dans le cadre d'Alger 2007, capitale de la culture arabe, et comme l'été approche, j'animerai des fêtes de mariage, de circoncisions et autres. Je veux garder la tête froide, aller doucement mais sûrement, et travailler sérieusement pour la production d'autres albums.