Les forces de l'ANP ont, dans la nuit de dimanche à lundi, réussi à neutraliser un groupe d'une vingtaine de terroristes d'Al Qaïda Maghreb (GSPC), dans le massif forestier de Yakouren, à 50 km à l'est de Tizi Ouzou, où une opération de ratissage a été déclenchée il y a dix jours. Tizi Ouzou. De notre bureau Selon des sources généralement bien informées, plusieurs éléments de ce groupe ont été abattus alors que les autres ont été grièvement blessés. Les corps ne sont toujours pas récupérés, ajoutent nos sources qui précisent que des moyens sophistiqués de vision nocturne ont permis aux militaires de mettre hors d'état de nuire ces criminels. Si les bombardements ont cessé depuis la nuit de dimanche, des échanges de tirs ont en revanche continué à être entendus à partir des villages environnants. Les troupes d'élite de l'ANP, appelées en renfort, avancent à pas lents en raison de la forte présence des mines antipersonnel qui ont été disséminées à travers cette forêt dense et difficile d'accès. L'utilisation d'engins était plus que nécessaire pour l'ouverture des pistes qui ont permis de détruire plusieurs casemates et de récupérer un important matériel de télécommunications par satellite, des couvertures et des munitions. Par ailleurs, des informations ont fait état de la reddition, ces derniers jours, de plusieurs terroristes et de la fuite d'autres, malgré l'étau imposé par les militaires qui poursuivent leur opération de pilonnage à la recherche d'autres éléments. Selon des sources proches du dispositif sécuritaire, la mobilisation d'un nombre aussi important de soldats et de moyens matériels n'est pas fortuite. Les éléments du GSPC étaient, avancent nos sources, en congrès dans cette région isolée de Kabylie, quelques jours avant l'attaque déjouée contre la brigade de gendarmerie de Yakouren où quatre terroristes avaient été éliminés suite à l'intervention rapide des troupes de l'armée. La liste des 572 terroristes, qui a été découverte dans les fichiers d'un micro-ordinateur portable retrouvé dans une casemate, serait celle de ceux qui ont participé à cette rencontre qui aurait regroupé des terroristes activant à travers tout le territoire national. Autrement dit, la plupart des terroristes avaient déjà quitté la forêt avant le début de l'opération de ratissage à Yakouren. Ces informations confirment la décision de l'ANP de maintenir la pression sur les terroristes et de faire durer son opération. Par ailleurs, l'attentat kamikaze perpétré contre le détachement militaire de Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, laisse entendre que le GSPC voulait détourner l'attention des services de sécurité pour qu'elle puisse tenir son congrès en toute tranquillité. Quant aux agressions à la bombe qui sont enregistrées quasi quotidiennement à travers les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou, certains estiment que les terroristes voulaient desserrer l'étau autour de leurs acolytes à Yakouren. Il ne s'agit nullement d'action de diversion, comme auraient voulu nous le faire croire certains. Les services de sécurité sont au courant que les terroristes se déplacent souvent en sérias, des groupes qui ne dépassent pas les cinq éléments. Les attaques à la bombe artisanale, actionnée à distance, ne peut donc pas être le fait d'un important groupe terroriste, expliquent nos sources. Ainsi, le GSPC, qui s'est autoproclamé Al Qaïda Maghreb semble vouloir faire de l'agression de la brigade de Yakouren le point de départ de ses actions criminelles, après la clôture de son congrès. Ce dernier cherchait en fait à provoquer un grand impact à travers l'attaque d'une brigade isolée de la Gendarmerie nationale, en réponse à l'analyse faite samedi par le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, de la situation sécuritaire.