L'entreprise est en passe d'acquérir 30 locomotives. « Le temps d'accomplir quelques formalités auprès de la BNA et elles seront réceptionnées », confirme un responsable des finances de l'entreprise. Mais cela n'empêchera pas les trains de ralentir parce que les voies ne sont plus régulièrement rénovées. C'est la contrainte régulière à laquelle est soumise la SNTF depuis que des portions du réseau secondaire de chemin de fer ne bénéficient plus, faute d'argent, de travaux de rénovation réguliers.Si les lignes de banlieue - fortement déficitaires, contrairement aux grandes lignes - bénéficient d'une subvention de l'Etat, les tarifs, eux, sont « administrés » car fixés par le ministère des Transports. Le train express reliant Alger et Oran, par exemple, dont le taux de remplissage est de 80%, est considéré comme « rentable ». « En règle générale, au-delà de 100 kilomètres, la ligne devient rentable », estime le directeur financier de cette entreprise qui a souffert, durant la décennie du terrorisme, d'une grande perte en matériel et en vies humaines. La sécurité, une véritable hantise Côté sécurité, si les compagnies ferroviaires des pays développés sont équipées de véritables laboratoires roulants qui parcourent les voies ferrées avec la mission de recueillir des informations sur la géométrie du réseau ferré, la SNTF, elle, est loin d'être dans cette situation d'aisance. Infrafer et Infrarail, ses deux filiales qui gèrent et assurent le contrôle, envoient leurs agents intervenir périodiquement pour détecter les anomalies dans le volet de la signalisation et le circuit de la voie ferrée. Une convention a été récemment signée avec une entreprise autrichienne des chemins de fer, portant sur la formation des techniciens. Quand les tronçons de voie ferrée sont testés, un constat est souvent retenu : certains passages dépassent le seuil de tolérance correspondant aux normes de sécurité de la voie. Un ordre de ralentissement est alors immédiatement donné aux trains empruntant la ligne jusqu'à ce que les techniciens interviennent. « La vitesse des trains est réduite selon le standard de la ligne », nous explique un technicien habitué des lignes qu'il inspecte en boucle. « Notre boulot est de faire en sorte que l'usager ne soit pas trop secoué par les défauts géométriques des rails et que les trains arrivent à l'heure », précise notre interlocuteur.