La musique andalouse a été au centre d'un débat animé par le Dr Mohamed Saâdaoui, président de l'association El Anasser de Miliana, en marge de la tenue du Festival culturel international du malouf, qui a pris fin vendredi tard dans la soirée au Théâtre régional de Skikda. Les artistes et hommes de culture qui ont pris part à cette confrontation d'idées ont pu suivre avec intérêt les explications fournies par M. Saâdaoui, notamment à propos du « Beshref Zidane », une partition tirée du patrimoine du malouf constantinois et exécutée en général en ouverture, c'est-à-dire au début de la nouba Zidane. Le mode Zidane, souligne le Dr Saâdaoui, est l'équivalent du « Maqâm Hedjaz » turc dans ses intervalles. « Le Beshref peut être également une pièce turque dans le maqâm Nahawend » dira-t-il, tout en précisant que « le Beshref a été composé par Huseyin Sadetin Arel, un grand musicologue turc qui est à l'origine d'une importante étude sur le système musical turc qui porte d'ailleurs son nom ». La question de la pédagogie et l'importance de la transcription dans la sauvegarde, la promotion, la diffusion et le développement de la musique classique algérienne ont également été abordés par le conférencier qui a fait un bref état des lieux de ce genre musical authentique et particulièrement apprécié. Selon le Dr Saâdaoui, « la musique classique algérienne dite andalouse a toujours été basée sur la transmission orale et son enseignement n'a, en fin de compte, reposé que sur un support pédagogique des plus rudimentaires. L'élève en apprentissage de la « Sanâa » – nom donné à cette musique traditionnelle – doit apprendre de son maître l'essentiel des “S'naya”, c'est-à-dire des pièces instrumentales et vocales pour qu'à son tour, il puisse transmettre ce savoir à d'autres. »