Musique n La première édition du Festival culturel international de malouf de Skikda a été entamée vendredi soir. Cet événement «new look» puisque institutionnalisé par le ministère de la Culture et pour la première fois «délogé» de Constantine, son fief, durera jusqu'au 27 du mois courant à raison de deux concerts par soir, a indiqué le Dr Mohamed Saïd Zerouala, commissaire du festival. Dans son allocution inaugurale, M. Zerouala a souligné «l'intérêt que revêt la décision de faire profiter les mélomanes des autres wilayas qui, elles aussi sont concernées par la sauvegarde de l'authenticité de ce patrimoine culturel hérité de nos ascendants fuyant la barbarie et la xénophobie andalouse, terre d'accueil et d'épanouissement de cet art que les Arabes ont créé et développé, il y a environ neuf siècles auparavant». Onze troupes nationales et cinq étrangères représentant la Tunisie, la Libye, la Syrie, la Turquie et l'Espagne participeront à cette manifestation devenue régulière et annuelle que chaque wilaya a dorénavant la possibilité d'accueillir et d'organiser si elle le souhaite. Noureddine Lardjane, directeur central au ministère de la Culture, devait noter à ce propos que parmi les 33 festivals qui ont été institutionnalisés, 5 sont consacrés à la musique andalouse, ce qui démontre l'ampleur de l'intérêt de cet art lyrique séculaire en Algérie. La chorale régionale de musique andalouse de Constantine et la troupe de l'institut supérieur de la musique tunisienne ont suscité l'admiration de l'assistance par leur interprétation savante et distinguée lors de la cérémonie inaugurale de cette manifestation artistique. Dans un souci de promouvoir et de préserver cet héritage, les organisateurs ont prévu huit conférences suivies de débats animés par des musicologues de renom à l'image du Dr Saâdaoui Mohamed de Miliana (Algérie), de Abdallah Sebaâi, chercheur à l'Institut supérieur de musique de Tripoli (Libye), du Syrien Mohamed Kadri Dalal et du Turc Khalil Karadouman d'Istanbul. Cette initiative, axée sur le thème «entre mémoire et perspective d'avenir ou référence patrimoniale et tendance actuelle» est d'ailleurs renforcée par la programmation d'une série d'ateliers d'apprentissage et d'initiation à certains instruments de musique utilisés par les orchestres et chouyoukh du malouf à travers les siècles comme le violon, le luth «arbi» le «kanoun» et le «tar». En outre, des expositions d'instruments de musique, de spécimens de dinanderie, de tableaux et de toiles de peinture, de livres d'art meubleront le hall du théâtre municipal de la ville tout au long de cette manifestation culturelle et artistique qui a pour finalité de rafraîchir la mémoire collective et promouvoir notre héritage artistique.