Le Conseil des ministres espagnol a officiellement annulé, lors de sa réunion tenue vendredi dernier, les conditions imposées à Sonatrach dans le projet Medgaz, après le relèvement de sa part de 20 à 36%. L'information, qui avait circulé la semaine dernière et qui a été publiée dans notre édition du 25 juillet, a été confirmée officiellement avec le fait nouveau que toutes les conditions ont été annulées. Ainsi, Sonatrach retrouve ses droits de vote sans les conditions que la Commission nationale espagnole de l'énergie (CNE) avait suggéré au gouvernement de prendre. Le gouvernement espagnol annule ainsi les conditions qu'il a lui-même imposées sur proposition de la CNE. Les conditions constituaient une grande ingérence dans le fonctionnement d'une société privée dans une économie libéralisée et pouvaient même remettre en cause la faisabilité du projet, vu les multiples obligations imposées aux actionnaires et surtout à Sonatrach. Concernant l'autorisation donnée à Sonatrach de commercialiser du gaz directement sur le marché espagnol, la limitation à un milliard de mètres cubes par an aurait été levée et la compagnie nationale des hydrocarbures aurait même eu le droit de commercialiser jusqu'à 3,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Toutefois, cette information n'est pas encore officielle. Les négociations entre Sonatrach et Gas Natural sur l'entrée de cette dernière dans la société Medgaz pourraient aboutir par la cession de 10% de la part de Sonatrach à Gas Natural. Ainsi, Sonatrach détiendrait 26% et aurait le droit de commercialiser automatiquement et directement par le Medgaz environ 2 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Il faut rappeler qu'avant l'apparition du différend, Sonatrach avait accepté de céder 10% de ses parts à Gas Natural suite à la demande formulée par cette dernière et par le ministre espagnol de l'Industrie.