C'est un vrai cri de cœur que les habitants de Ksar El Boukhari, ont lancé à travers une lettre adressée au premier responsable de la wilaya de Médéa. Livrée au terrorisme, puis à l'anarchie, cette ville de 160 000 habitants est en train de sombrer dans l'insécurité la plus totale. Les services de l'ordre sont dépassés du fait de l'insuffisance de leurs effectifs face à cette ville envahie par les constructions illicites et les foyers de délinquance. L'assassinat d'un jeune sportif, en plein centre-ville, a fait craindre le pire et a poussé la population à réagir. En effet, dans la soirée du 15 juillet dernier, le jeune Yahiaoui Mohammed Habib Allah âgé de 27 ans a été intercepté par une bande de 3 délinquants, dont deux repris de justice connus dans la ville. L'un d'eux avait déjà été condamné à une peine de prison pour avoir agressé sa mère. Le jeune Yahiaoui ne se doutait pas à l'instant où il traversait son quartier que cette bande de délinquants allait l'accoster pour lui tendre un vrai guet-apens. Il recevra plusieurs coups de couteau, avant d'être abandonné baignant dans son sang. Ses agresseurs l'ont laissé se vider de son sang avant de le transporter à l'hopital, en déclarant l'avoir entendu agoniser. Mais la découverte de l'arme du crime poussa les services de police à les convoquer pour les entendre. Les trois délinquant ont fini par avouer leur crime. Ils auraient expliqué cet acte ignoble par une altercation avec la victime qui s'est terminée par des coups de couteau. Le premier assené par surprise au dos de la victime, le second au niveau de la carotide, le troisième et le quatrième au niveau des veines et le cinquième au niveau du foie. Des blessures qui ont causé la mort du jeune sportif quelque temps plus tard. Le lendemain, alors que la population n'a pas encore enterré la victime, un sexagénaire trouve la mort dans des circonstances tragiques. A peine sorti de la mosquée où il venait de collecter une somme de 30 000 DA pour se faire opérer, il fut accosté par une bande de jeunes qui l'ont roué de coups, avant de le délester de son argent. Le vieil homme a été admis à l'hôpital dans un état comateux. L'un des agresseurs a été arrêté, mais ses complices restent toujours en fuite. Ces actes criminels ne sont pas isolés. Ils sont devenus le quotidien des habitants de Ksar El Boukhari. Ce qui a poussé la population à interpeller le wali de Médéa, pour une intervention rapide afin de mettre un terme à la criminalité et surtout à l'impunité. Un cri de cœur qui cherche désespérément une oreille attentive.