Dans le document du gouvernement relatif à la stratégie industielle, qui ne lui a été remis tardivement, l'UGTA a noté plusieurs remarques. Ainsi, pour la centrale syndicale, « le contenu de ce document ne reflète nullement son intitulé » du moment que « ce texte », selon elle, « se limite dans sa grande partie à la présentation d'un ensemble d'éléments d'appréciation sur la situation de l'économie nationale et de l'entreprise publique, ainsi qu'un bilan des différentes mesures incitatives prises par l'Etat au profit de ces entreprises ». Aussi, il y a lieu de signaler, selon l'UGTA, que dans ce document, « l'entreprise publique fait l'objet d'analyses et d'appréciations, par contre lorsqu'il s'agit de mesures incitatives ou d'autres avantages, ce sont toutes les entreprises (publiques ou privées) qui sont concernées ». En d'autres termes, aux yeux de UGTA, le document ne montre pas les mesures prises en faveur de l'entreprise publique. A ce titre, l'UGTA donne l'exemple concernant les mesures prises pour l'accroissement de la demande dans le cadre du premier plan de soutien à la relance économique. Selon elle, « on ne voit pas concrètement leurs incidences sur l'entreprise publique ». Outre ce constat, l'UGTA estime que c'est toujours l'entreprise publique qui en profite le plus, soit en ce qui concerne l'allégement des charges fiscales ou les mesures d'encouragement pour l'accès aux crédits. Elle juge aussi que le bilan dressé sur la situation des entreprises publiques est « très pessimiste et est orienté sciemment vers une logique de défense de la thèse de la privatisation systématique ». Pour preuve, « on continue à insister sur les entreprises publiques déstructurées dans le secteur de l'agroalimentaire malgré qu'il est dit dans ce document que sur 1303 entreprises publiques, il y a 600 entreprises bénéficiaires », selon l'UGTA. Cette dernière regrette que dans le document, on ne précise pas les critères pour qualifier une entreprise stratégique. « Est-ce l'emploi, l'effet de drainage, le service public, son rôle dans l'autonomie de décision, etc. », s'interroge l'UGTA. De plus, le document dresse un bilan positif du partenariat Henkel et ISPAT, alors que la réalité du terrain, selon la centrale syndicale, est tout autre. « Les engagements financiers et en matière d'emploi n'ont pas été respectés », selon l'UGTA. En ce qui concerne les mesures de sauvegarde auxquelles le partenaire social peut concourir, l'UGTA est catégorique : elle refuse « d'adhérer à la thèse néolibérale qui consiste à faire pression sur les charges sociales et les salaires ».