Les travailleurs de l'entreprise publique de distribution de chaussures (Districh), filiale du groupe Leather Industry, ne savent plus à quel saint se vouer depuis qu'ils ont été informés de l'intention des pouvoirs publics de procéder à « la cessation de l'activité » de leur entreprise et de son « démantèlement ». Alors qu'ils plaçaient beaucoup d'espoirs sur une rencontre qui s'est tenue le 15 septembre dernier et qui a regroupé la direction générale du groupe Leather Industry, le directeur général de Districh ainsi que le secrétaire général de la fédération cuirs et textiles et les membres du syndicat de Districh, quelle ne fut leur déception lorsqu'ils se sont vu signifier la dissolution prochaine de leur entreprise. Ils refusent cette issue fatale qui est préconisée, alors que les pouvoirs publics se sont abstenus de proposer « des mesures concrètes dans le but de créer une dynamique nouvelle qui préserve l'emploi en s'appuyant sur un réseau commercial de 150 magasins et une dizaine de dépôts répartis sur le territoire national ». La situation pour ces travailleurs devient intenable et ils perçoivent cette décision comme un couteau dans le dos eu égard « aux sacrifices consentis pour la survie et la pérennité de leur entreprise », souligne le bureau exécutif du syndicat de Districh dans une lettre adressée au directeur général du groupe Leather Industry. Pour le syndicat d'entreprise, il y a une contradiction dans la démarche des pouvoirs publics qui, d'un côté, tentent d'endiguer le taux de chômage élevé à travers des mesures dont celle inhérente à la création de 100 locaux commerciaux dans chaque commune et de l'autre procèdent à des licenciements massifs suite à la fermeture d'entreprises publiques. Il dénonce également le cafouillage qui a entouré l'étude du dossier Districh. « Pour le blocage des approvisionnements, les pouvoirs publics ont avancé l'argument de préparation du processus de privatisation de Districh, mais en confinant ce principe dans un démantèlement qui ne tient pas compte des intérêts des travailleurs et des lois en vigueur qui précisent que toute opération de privatisation doit bénéficier en premier lieu aux travailleurs », s'indignent les travailleurs de Districh. Ils s'insurgent également contre les injonctions faites à l'entreprise de ne pas disposer de son patrimoine. Pour sauver Districh, ils proposent la création d'une nouvelle entreprise à caractère commercial tout en prenant en considération les droits des travailleurs et le volet social. Ils revendiquent une cession de l'ensemble des magasins et des dépôts en leur faveur. Ils réclament aussi le déblocage des approvisionnements car, relèvent-ils, la vente des produits constitue la seule ressource qui garantit leurs salaires.