On le savait déjà, il ne fait pas bon être une femme dans certains pays d'Afrique. Les défenseurs des droits de l'homme se chargent de le rappeler tous les jours. Ainsi, un rapport publié vendredi par l'organisation non-gouvernementale, Human Rights Watch, révèle que le conflit armé déclaré en 2002 en Côte d'Ivoire entre le gouvernement ivoirien et des groupes rebelles basés au nord et à l'ouest du pays, a déclenché les pires violences sexuelles que le pays ait connues. Différentes factions rebelles ont pris certaines femmes pour cible à cause de leur appartenance ethnique ou de leur affiliation présumée pro-gouvernementale, souvent parce que leur mari, leur père ou un autre homme de la famille travaillait pour l'Etat. Beaucoup d'autres ont été la cible d'agression sexuelle sans raison apparente. Quant aux forces pro-gouvernementales, y compris des membres de la gendarmerie, de la police, de l'armée et des milices, elles se sont aussi livrées à des actes de violence sexuelle sur des filles et des femmes soupçonnées de soutenir les rebelles. Dans cette optique, ils ciblèrent des femmes des groupes ethniques venant du nord de la Côte d'Ivoire aussi bien que des femmes originaires des Etats voisins, tels que le Burkina Faso, le Mali et la Guinée. La semaine d'avant, Yakin Ertürk, rapporteur spécial du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU chargée de la violence à l'égard des femmes, a souligné combien les conflits armés dans certaines régions de la République démocratique du Congo ont rendu la situation des femmes « alarmantes ». Au sud-Kivu, par exemple, plus de 4500 cas de violences sexuelles ont été recensés depuis janvier 2007, « perpétrés pour la plupart par des groupes armés étrangers qui attaquent les communautés locales, pillent, violent, emmènent les femmes comme esclaves sexuelles et les soumettent au travail forcé », a-t-elle déclaré. Comme en Côte d'Ivoire, les forces de sécurité seraient aussi impliquées dans les mêmes atrocités. Au Zimbabwe, ce n'est pas plus brillant : vendredi 27 juillet, Amnesty International a dévoilé dans un nouveau rapport que les femmes les plus mobilisées contre la crise politico-économique qui ruine leur pays sont aussi les premières victimes de la répression menée par le régime du président Robert Mugabe. D'après l'enquête menée par l'ONG, elles constituent la majorité des centaines de militants des droits de l'Homme, arbitrairement arrêtés et détenus pour avoir participé à des rassemblements ou à des manifestations pacifiques ces deux dernières années. Au menu des sanctions : mauvais traitements en tous genres allant jusqu'à la torture.