« Que voulez-vous qu'on fasse ? », répond à ses passagers un des chauffeurs de taxi assurant la desserte d'Oran – Arzew- Gdyel ou Béthioua. « C'est au syndicat d'intervenir ! », ajoute-t-il. Au niveau de la station des HLM, à Oran, les chauffeurs de taxi se retrouvent désarmés devant la meute des transporteurs clandestins qui, en fin de journée, viennent en toute impunité les supplanter. Le régulier poireaute alors que le « cland », avec la complicité d'individus autoproclamés chefs de station, fait son plein de passagers. Ces individus, moyennant 10 ou 20 DA, « sautent » sur les potentiels clients qui viennent d'arriver et les embarquent, presque malgré eux, à bord des véhicules clandestins. On ne laisse pas le temps à l'usager, soulagé de trouver un transporteur disponible, de voir s'il y a des taxis. Le voyageur est carrément agressé et quand il refuse de monter avec un cland, on le foudroie du regard, quand on ne lui fait pas une remarque désobligeante. Ces clands, sans aucune assurance pour l'usager, disposent pour certains, de véhicules très récents. Ce qui démontre que ce ne sont pas des nécessiteux. De plus, ils imposent des prix supérieurs au tarif-place officiel (100 DA au lieu de 80 DA pour Arzew). « Depuis que notre station a été déplacée un peu en contrebas de la route, les choses ont empiré », se plaignent les réguliers. En effet, les clients qui arrivent n'aperçoivent pas du premier coup les taxis stationnés plus bas, ce qui fait l'affaire des « pourvoyeurs » des clands. Cependant, le pullulement de ces derniers au niveau de cette station est apparemment dû à la défection des taxis réguliers, lesquels, il y a quelques années, laissaient en plan les usagers en fin de journée. Avec les clands, l'usager a trouvé, peut-être, son compte… mais à quel prix ?