La colère des chauffeurs de taxis collectifs inter wilayas de Sidi Bel Abbès, affiliés au Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT), est à son comble. L'assemblée générale qu'ils ont organisée samedi après-midi au siége de l'union locale de l'UGTA, a été justement mise à profit pour dénoncer la gestion « anarchique » du secteur des transports à Sidi Bel Abbès et la « paupérisation » des gens de la profession. Critiquant le fonctionnement de deux stations de taxis, l'une implantée au niveau de la gare routière et l'autre non loin du stade du 24 février, de nombreux intervenants se sont déclarés favorables à l'application du système de rotation, au lieu de celui dit fixe qui s'avère être moins rentable mais surtout « inéquitable ». « C'est injuste ! Est-il normal qu'un chauffeur de taxi attende 2 à 3 jours pour effectuer une course sur une ligne comme celle de Ain Témouchent, alors que d'autres, desservant la ville d'Oran, font 3 à 4 voyages/ jours ? » s'interroge, pris de colère, un chef de station qui jure n'avoir pas mis en marche son véhicule depuis quatre jours. Un autre expliquera que le système de rotation est appliqué uniquement à la station de taxi située prés de la gare ferroviaire. Celle-ci abrite quatre ligne : Oran, Alger, Chlef et Mostaganem. Les deux premières sont les plus rentables vu le nombre important de voyageurs qu'elles drainent. En exploitant à tour de rôle ces lignes, les 150 chauffeurs de taxi recensés au niveau de la station arrivent ainsi à équilibrer leurs recettes sans que personne ne s'en plaigne. « Ce n'est pas le cas pour les deux autres stations où des lignes comme Mascara, Saida, Ain Témouchent, Hammam Bouhjar et Tiaret sont non seulement très peu fréquentées mais en plus elles subissent une concurrence déloyale de la part de taxis censés assurer des dessertes interurbaines », atteste le responsable du bureau de wilaya de la SNTT. D'après un chauffeur de taxi présent à l'assemblée générale, Sidi Bel Abbès est la seule wilaya où l'activité des taxis inter wilayas est régie par deux systèmes distincts : fixe et de rotation. « Cette situation ne peut s'expliquer que par le fait qu'il existe une corruption à grande échelle qui permet aux plus offrants d'exploiter les lignes les plus rentables », ajoutera t-il avant de tonner : « Halte à la corruption, on en a assez d'être continuellement humilié ». Et de proposer aussitôt à l'assemblée le recours à une grève générale et le blocus du siége de la wilaya pour que leur revendication soit prise en compte. La commission de wilaya de transport, qui se réunira demain (mardi), devra décider de la démarche à suivre au « risque de voir la situation dégénérer », estiment les responsables de la SNTT.