Chaque année, la ville perd un peu plus de ses couleurs. La cité des Haractas, qui a connu un boom spectaculaire côté démographie, commence à connaître et à subir les contraintes propres aux grandes villes. D'abord il y a le sempiternel phénomène de l'exode rural qui a généré une impressionnante demande en matière de logements. Les services de l'APC ont enrengistré 13 000 demandeurs. Les autorités en place ne pourront pas en l'état actuel des choses satisfaire tous les postulants. A l'heure présente, une première liste concernant l'attribution de 359 unités a été affichée. 1241 autres logements sont en phase de finition. Cela sans parler de la formule Logements social participatif (LSP) qui compte 100 unités. Le soutien de l'Etat à hauteur de 400 000 DA à 500 000 DA sera octroyé à ceux qui souhaitent en bénéficier. Les candidats verseront le reste à l'organisme gestionnaire, en l'occurrence l'OPGI. Les autorités, notamment l'APC, devraient distribuer les logements déjà achevés, en vue de réduire l'actuelle tension. Plus il y a retard dans l'attribution, plus l'impatience gagne les postulants. Or même si on ne l'avoue pas ouvertement, il y a une guerre armée que se livrent les élus de l'APC. Rappelons au passage que le premier P/APC de Aïn Beïda s'est vu retirer la confiance des élus. Après avoir résisté un certain moment, il a dû se retirer sur la pointe des pieds. Et là tout le monde a cru que les affaires de l'APC allaient connaître une issue favorable. L'actuel président, après avoir fait l'unanimité est contesté par la majorité. Le président sortant, après le retrait de confiance, interrogé sur la raison de cette levée de boucliers, a répondu mais en détournant la question. Pour lui, des pourparlers sont menés pour mettre fin à cette dissidence Les prochains jours nous édifieront si oui ou non les membres de l'APC sont prêts à mener des discussions fructueuses sur la bonne marche de l'APC et ce faisant de la cité des Haractas. Les citoyens attendent beaucoup de leurs élus et peu importe pour eux qui sera à la tête de l'APC. Leurs premières préoccupations ont trait à l'environnement dont la dégradation a atteint un seuil jamais égalé. Les cités sont sales et insalubres à cause de l'anarchie des dépotoirs, des vides sanitaires, des blocs d'habitation, des chaussées défoncées et que sait-on encore ! Hormis le centre-ville qui a gardé malgré la patine du temps un visage plus ou moins acceptable, côté hygiène s'entend, les cités périphériques offrent un aspect des plus repoussants. Mais ce qui préoccupe le plus le citoyen, c'est la recrudescence de la délinquance, les cambriolages nocturnes, l'usage des psychotropes et autres drogues. Rappelons que la semaine dernière, la sûreté urbaine a mis la main sur un dealer en possession d'une quantité importante de haschisch. De temps à autre, des descentes sont opérées par la BMPJ pour nettoyer la cité de certains malfrats qui écument le voisinage. Mais la moralisation de la société tarde à se faire sentir. Les citoyens habitant les cités périphériques, telles Kahina I et II, Haï es Salam I et II, souhaitent l'ouverture de sûretés urbaines dans leurs quartiers respectifs pour décourager les cambrioleurs.Aïn Beïda, selon des données officieuses, aurait atteint les 180 000 âmes. Avec un taux de chômage estimé à au moins 30%, on imagine facilement les maux qu'il génère. Un citoyen, déçu par tant de lacunes, n'a pas trouvé mieux à nous dire que cette phrase lourde de sens : « Notre ville souffre de plusieurs maladies et tous les médecins du monde ne pourront la guérir. »