Comme pratiquement dans toutes les grandes villes du pays, la problématique du vieux bâti et des habitations précaires se pose dans toute son acuité. Les deux phénomènes conjugués constituent une entrave de taille au développement de l'habitat, qui plus est, se trouve confronté, plus que par le passé, à la contrainte de la rareté du foncier. La multitude de baraques occupe, il faut le souligner, des espaces susceptibles de recevoir des programmes d'habitat. Ceux en cours, tous types confondus, ne peuvent répondre à la demande, sans cesse croissante, eu égard à la démographie galopante. Près de 20 % des habitants de la wilaya, estimés à plus de 600 000, sont des ruraux qui occupent des zones éparses et enclavées. Cet état de fait explique, dans une large mesure, la pression qui s'exerce sur les équipements publics des communes attractives, et particulièrement Annaba chef-lieu. Le parc logement est en grande partie vétuste ; un député, ayant récemment saisi le ministre de l'Habitat sur cette question, donne le nombre de 6 000 unités recensées à travers la wilaya, et demande des actions de rénovation et de réaménagement. Outre cela, la wilaya de Annaba compte plus de 20 000 habitations délabrées. C'est dire que la très forte demande exprimée est liée à la prolifération de l'habitat précaire, bidonvilles et autres constructions illicites. A ce phénomène vient aussi se greffer le problème de la forte densité de cohabitation dans le logement. Le boom qu'a connu l'habitat précaire est lié à la croissance démographique, à l'exode rural, qui a débuté avec l'industrialisation et réapparu durant la période du terrorisme, ainsi qu'à l'inadéquation du duo habitat/ population, en raison du déficit généré par le fait que l'Etat reste le principal pourvoyeur. Dans la perspective d'améliorer les conditions de logement, notamment celles des ménages occupant les vieux tissus, un programme, intégrant diverses formules, a été mis en œuvre, parallèlement aux actions d'amélioration urbaine et de réhabilitation du cadre bâti.