Taguemount El Djedid, un village distant de 7 km de la commune des Ouadhias, se débat dans de nombreux problèmes, dont celui du manque d'eau qui devient aigu en été. Les membres du comité du village ont demandé, à maintes reprises, aux autorités de recruter un agent pour réguler l'alimentation en eau potable. Ce problème a été posé au niveau de l'ADE mais celle-ci a répondu qu'aucun poste n'était disponible. « L'eau est distribuée uniquement deux fois par semaine et comme c'est la période des fêtes, on en souffre beaucoup ! », déclare un représentant du comité. Le village compte cinq sources de montagne mais elles ne sont pas encore aménagées. La direction de l'hydraulique a été saisie à ce propos. Les habitants s'alimentaient d'une fontaine publique, entre 1978 et 1993. Depuis, le réseau AEP a été mis en service, mais l'alimentation en eau potable s'est dégradée d'année en année. Les citoyens affirment que les foyers restent sans eau pendant des semaines. Le raccordement au réseau d'assainissement est de 60%, mentionne-t-on, par ailleurs. Le réseau a été réalisé en 1993, avec le financement de l'hydraulique et la main- d'œuvre des villageois. « Il a fallu refuser de payer les factures d'eau pour obtenir la réalisation d'un réseau d'assainissement », a ajouté un habitant en colère. On enregistre aussi l'absence du gaz de ville et il n'y a aucun projet en perspective. « Le gaz naturel est un luxe pour nous », à entendre les responsables concernés. « Tant que les demandes envoyées n'ont pas été prises en charge, nous ne pouvons pas adresser d'autres requêtes », s'insurge un membre du comité du village. Les motifs de mécontentement sont nombreux à Taguemount El Djedid. Les citoyens soulèvent, entre autres, le problème de l'éclairage public, réalisé mais non fonctionnel. Certains quartiers attendent l'électrification depuis 15 ans, apprend-on, en outre. Le ramassage des ordures pose problème également puisqu'il n'y a pas de tracteur pour assurer la collecte des déchets ménagers. Les résidents se chargent eux-mêmes d'évacuer leurs ordures. Les jeunes du village sont livrés au chômage et à l'oisiveté. Les loisirs sont inexistants. Le village ne dispose ni d'un foyer de jeunes, ni d'une aire de jeu aménagée, encore moins d'une salle de sport. Les postes IAIG ou Esil, destinés aux jeunes chômeurs, sont livrés au compte-gouttes. « Le bureau de poste du village a été fermé depuis 1994 en raison de l'insécurité », affirme un habitant. Le village est littéralement coupé du monde, puisqu'il ne dispose d'aucun service de communication, tel que les kiosques multiservices et les espaces Internet. A l'instar des localités retirées, la commune des Ouadhias est dépourvue d'un bureau de main-d'œuvre, ce qui pénalise beaucoup les demandeurs d'emploi. Cette situation devient intenable pour les villageois, qui attendent des pouvoirs publics la mise en place des programmes de soutien au développement dans la localité.