Les villageois dénoncent la persistance de la pénurie d'eau potable malgré les engagements répétés des autorités locales et des services concernés. Privés d'eau potable depuis plusieurs semaines, les habitants du village de Aït Abdelmoumène, commune de Tizi N'Tleta, dans la daïra des Ouadhias ont eu recours, hier, à la fermeture du siège de l'APC, de l'agence ADE des Ouadhias avant d'observer un sit in devant le siège de la daïra. En effet, plusieurs dizaines de citoyens de ce village frustrés par la rareté du liquide précieux en cette période caniculaire et par l'attitude des services concernés qui ne font qu'appliquer la politique de la fuite en avant ont décidé de se faire entendre énergiquement dans l'unique espoir d'étancher leur soif. A ce propos, le président du comité de village d'Ighil n'Ait Chilla indiquera : «Nous avons interpellé tous les responsables concernés, hélas nous n'avons eu droit qu'à du mépris. Le chef d'agence est allé jusqu'à nous défier de fermer l'agence locale. Au moment où dans d'autres localités l'eau est disponible quotidiennement, chez nous c'est une panne sèche depuis plusieurs semaines. Nos citoyens sont obligés d'acheter des citernes tractables au prix fort de 2000DA. Il est grand temps que l'on nous trouve une solution équitable». Pour sa part le chef d'agence de l'ADE des Ouadhias répondra : «C'est vrai qu'il y a une perturbation dans la distribution de l'eau. Cela est dû en partie au manque d'approvisionnement depuis la station de pompage de Béni Douala, en plus des aléas de la mise en service du nouveau réseau en PHD. Mais nous n'avons à aucun moment défié la population à fermer le siège de l'ADE». Après un sit in marathon qui a duré jusqu'après la mi journée, des représentants de la société civile d'Aït Abdelmoumène ont été reçus par le chef de daïra en présence du P/APC de Tizi Ntléta, d'un représentant de l'ADE de Tizi Ouzou, du subdivisionnaire de l'hydraulique local et du chef d'agence de l'ADE des Ouadhias. Les villageois se sont exprimés et ont soulevé leurs doléances à savoir la régularité dans l'alimentation de leur village en eau potable. Pour sa part, le chef de daïra a souligné la mauvaise gestion de ce liquide par l'agence locale. «Il n'y a de problème que celui de la gestion. L'eau existe en quantité suffisante, c'est surtout sa gestion qui laisse à désirer», dira-t-il. Prenant la parole, le représentant de l'ADE de Tizi Ouzou déclarera : «Dés ce soir, nous réunirons les responsables concernés en vue de trouver une solution équitable et durable pour le village d'Aït Abdelmoumène». Signalons au passage que les habitants du quartier Nador dans le même village déplorent toujours le retard dans la mise en service du réseau de l'électricité. Ces habitants continuent encore de s'éclairer à la lumière des chandelles. Le réseau, pourtant, a été réalisé. L'opposition d'un citoyen refusant de laisser passer dans sa propriété les fils de moyenne tension a sensiblement retardé la mise en service du réseau. Une solution permettant de contourner la dite propriété a été trouvée mais les travaux ne sont toujours pas entamés. Du coup, la trentaine de foyers de ce quartier subissent le martyre de l'indisponibilité de l'électricité. Dans ce grand village qui compte 10 000 habitants, beaucoup de problèmes restent suspendus. A commencer par la fermeture du bureau de poste depuis son cambriolage il y a plus d'une année, ainsi que l'absence de la téléphonie fixe depuis son sabotage par des malfrats. On cite également le mauvais état du réseau routier, l'absence d'infrastructures culturelles et sportives, l'inexistence du réseau de gaz naturel et l'insuffisance de la couverture sanitaire.