Finalement, le public du Festival de Djemila sait ce qu'il veut. Même si la couleur attribuée à la manifestation se voulait internationale ou arabe, le public, lui, veut du rythme, danser et s'éclater. Sétif : De notre bureau Culture et poésie sont les derniers de ses soucis. Et pour preuve, la 8e soirée du festival. Une soirée animée uniquement par des artistes algériens, bien de chez nous, même si, parfois, ils ont un pied de l'autre côté de la Méditerranée. Tous les genres de la musique algérienne ont défilé et l'ambiance de fête a envahi le site romain de Cuicul durant presque deux heures et, ce, malgré la défection de quelques artistes prévus au programme. Ahmed Toumi, Nasreddine Galliz, cheba Yamina, Mohamed Lamine et enfin cheb Wahid ont donné, au public surexcité, une soirée très animée. Satisfait et comblé, celui-ci ne tenait plus en place. Des familles entières dansaient et rien ne pouvait les arrêter, ni les gendarmes ni les vigiles.Les spectateurs étaient nombreux, ce soir-là, au bal. Ils n'acceptaient pas que le tempo s'adoucisse. Les refrains étaient repris en chœur. Les points forts de la soirée ont été atteints durant les prestations d'Ahmed Toumi et sa musique venu du Souf, de l'élégante cheba Yamina et aussi de cheb Wahid. Des moments d'apothéoses ont été atteints.Notons que pour cette soirée aussi, les artistes, comme leurs prédécesseurs sur la scène de cette 3e édition, ont été confrontés aux problèmes de sonorisation qui perdurent et, ce, depuis le début du festival. Beaucoup de présents se sont interrogés sur l'inexistence des commodités les plus élémentaires et sur l'anarchie qui règne sur le site. « Il n'y a pas moyen d'avoir un rafraîchissement, une boisson, c'est le désert. On est mal accueillis et ce, dès l'entrée », nous dit une dame émigrée en vacances à Sétif. « C'est l'anarchie totale, les gens qui ont payé leurs billets, ou qui ont des invitations ne trouvent pas de places. Des gens qui viennent en milieu de soirée sont reçus avec les honneurs et sont installés comme ils veulent. Des familles sont bousculées par les agents de sécurité », nous dit Allaoua qui a assisté à presque toutes les soirées du festival. La neuvième et avant-dernière soirée a connu la même ambiance houleuse, une programmation assez équilibrée dont la vedette a été la Libanaise Carole Samaha. Le talent de la chanteuse n'eut d'égal que sa beauté. Son passage fut une belle réussite. Elle était en parfaite symbiose avec son public. La deuxième partie démarre avec l'incontournable piétrerie staïfie de Salah El Eulmi suivie du raï de cheb Réda et le festival a pris l'ambiance d'un stade de football, les familles commencèrent alors, à se retirer. La soirée s'achèvera sur la prestation de Salim Chaoui qui interpréta ses tubes connus du public.La 3e édition du Festival de Djemila a baissé rideau hier. C'est le Tunisien Saber Ribaï qui a eu l'insigne honneur de clôturer un festival qui s'est distingué par les frasques des vigiles, le forfait du public qui n'a pas été mis au parfum à temps, ainsi que des défaillances techniques et organisationnelles.