A l'heure où des entrepreneurs viennent d'être condamnés à 2 ans de prison ferme pour les dégâts enregistrés lors du séisme de mai 2003, et que des responsables sont poursuivis pour non-respect des normes et de la réglementation dans la réalisation de projets, datant des années 1980, les travaux effectués dans la commune de Boudouaou, à l'occasion des Jeux africains de juillet dernier, livrent toute la légèreté avec laquelle ceux-ci ont été menés. En effet, moins d'un mois après la réalisation du rond-point du carrefour de Bentorkia, celui-ci est tombé en ruine. Les briques formant la circonférence de l'ouvrage se sont simplement écartées et le carrelage utilisé s'est détaché, révélant qu'il avait été déposé sur du sable ! Les autorités se sont, certes, empressées de réparer les dégâts. Mais le commun des citoyens relance la question de l'octroi des marchés publics et les critères retenus pour le choix des entreprises. Les habitants de Boudouaou, qui ont salué l'embellissement d'une partie de leur ville, celle que devaient fréquenter les athlètes africains lors des jeux, ont, en outre, remarqué que les trottoirs et les rues ont été refaits sans que l'on pense à réaliser des avaloirs. Et tout le monde sait qu'il y a une année, la partie basse de la ville a été inondée. Les citoyens qui s'interrogent tout autant sur le coût et la passation de ces marchés s'élevant à des sommes astronomiques déclarent douter de l'action de leur APC.