Ce qui attend les ménages présage de tensions sociales à venir pour le moins incompressibles. Constantine. De notre bureau En effet, empêtrés dans une mathématique fourbe et perfide de dépenses inextricables, les ménages moyens constantinois n'ont plus où donner de la bourse, les dépenses pour les quelques jours de vacances, celles à réserver à la rentrée scolaire qui pointe et celles encore prévues pour le Ramadhan, à défaut de permettre à la marmite de fleurir de bonnes saveurs, ils nourrissent les appréhensions les plus insensées. Du marché Ferando sur le boulevard Belouizdad, à celui de la cité Fadila Saâdane en passant par ceux dits des petites bourses, situés dans les quartiers populaires de la ville, à Daksi, à Rahbet Essouf et à la cité El Bir, l'indice des prix à la consommation ne cesse de grimper et de laminer fortement l'escarcelle des ménages déjà trop fatiguée par les factures d'électricité et de gaz, d'eau et le payement du loyer. La flambée des prix des produits à base de lait, ajoutée à celle de la pomme de terre qui n'est pas près de quitter la fourchette des 70 DA, la tomate qui fait des siennes en s'affichant à plus de 40 DA, alors que la saison des haricots, blancs ou verts, s'annonce rude avec des prix se situant entre 70 et 120 DA... font que les petites bourses n'ont plus qu'à se rabattre sur des produits à bas prix. Avec colère, un citoyen dans un marché nous déclare : « Chaque jour j'achète 2 sachets de lait à 50 DA, une pastèque d'environ 2 kg à 50 DA et 6 baguettes de pain à 60 DA, voila ce qui remplit la gouffa d'une famille de 6 personnes. Pour le reste, on improvise jusqu'à ce que mort de faim s'ensuive, c'est ce qu'ils veulent en haut, non ? » Une dame abordée près d'un étalage au marché populaire de la cité Daksi crie à haute voix son désarroi devant le peu de cas fait à la dégradation insoutenable du pouvoir d'achat des petites gens et dira : « J'ai 4 garçons diplômés et en chômage depuis plus de 5 ans. » Complètement déchaînée, elle poursuivra, alors que des gens s'attroupent : « Nous vivons grâce à la solidarité de quelques âmes charitables, mais aujourd'hui cette solidarité s'effrite et on veut que je paye encore le loyer, l'eau, le gaz et l'électricité, alors que je n'ai aucune ressource ! Dites-nous comment faire ? » Questionnés sur les raisons des augmentations des produits, des commerçants nous ont indiqué être les dindons de cette farce, car ils ne peuvent baisser leurs marges plus qu'ils ne l'ont déjà fait, sinon ils travailleraient à perte, avancent-ils. L'un d'entre eux ajoutera : « Nous ramenons ce qu'il y a dans les marchés de gros et il y a une énorme tension sur les produits, il faut savoir que les prix vont encore augmenter avec la pression sur les carburants, qui existe dans toutes les wilayas de l'Est, notamment celles proches de la bande frontalière. »