Un peu plus d'une année après le fameux coup de boule de Zidane contre le défenseur italien Marco Materazzi qui avait éclaboussé la finale de la Coupe du monde 2006, ce dernier est passé aux aveux. « J'ai tenu son maillot pendant quelques secondes seulement, il (Zidane) s'est tourné vers moi, il m'a parlé en raillant, il m'a regardé avec super arrogance, de haut en bas : si vraiment tu veux mon maillot, je te le donnerai après. Je lui ai répondu avec une insulte, c'est vrai. » Et cette insulte était donc : « Je préfère ta putain de sœur ! » Voilà donc ce qu'avait lancé Materazzi à Zizou avant que celui-ci ne l'envoie sur la pelouse d'un coup de tête rageur au thorax. Cette révélation est faite par le champion du monde italien pour la première fois dans un entretien à paraître demain sur l'hebdomadaire TV Sorrisi e Canzoni. Cet aveu du sociétaire de l'Inter de Milan mettra sans doute un terme à un incroyable battage médiatique truffé de manipulations, d'interprétations et de contre-vérités au sujet de ce que l'incorrigible défenseur italien a dû proférer à la face de Zidane. Depuis cette fameuse soirée du 9 juillet au stade olympique de Berlin qui a vu la Squadra Azzurra étrenner — sans gloire — son quatrième titre mondial, les passionnés du ballon rond et les magazines à scandale ont redoublé d'ingéniosité pour expliquer, parfois incroyablement, le coup de tête de Zidane. Il s'en est même trouvé certains qui ont tenté par quelques insondables procédés scientifiques de deviner la nature de la petite phrase mystérieuse de Materazzi. Ce dernier, comme Zidane d'ailleurs, n'a pipé mot. Le capitaine de l'équipe de France avait tout de même consenti à en dessiner les contours en direct sur Canal+ en précisant que « c'étaient des choses très personnelles et touchaient à la maman et à la sœur ». Zidane n'a pas menti Et après la déclaration de son provocateur, l'opinion sportive mondiale retiendra que Zizou n'a pas menti. Il s'était juste retenu de s'y appesantir pour des raisons évidentes de dignité et de respect à sa famille. Pendant ce temps, Materazzi se répandait en petites phrases parfois farfelues et ne voulait point dire la vérité de peur de subir la furia des médias. Son principal souci était de se disculper. Il est allé jusqu'à proposer un tête-à-tête avec Zidane pour mettre les choses à plat. Mais, fier, le désormais ex-capitaine des Bleus lui répondait par un silence narquois. « Je ne regrette rien de ce que j'ai fait, et je ne cherche pas à le revoir ni à lui parler ; je ne le connais même pas ! », avait tranché un jour Zidane, visiblement décontenancé par certains médias qui voulaient organiser une réconciliation. C'est donc en désespoir de cause que le défenseur de l'Inter a décidé de rompre le silence et de dire publiquement la phrase assassine qu'il avait lancée à Zizou. L'agence de presse italienne Ansa estime que l'hebdomadaire a rendu la chose publique pour « mettre fin aux spéculations et notamment aux soupçons de propos de nature raciste ». Selon le magazine, les lecteurs vont pouvoir se rendre compte que les deux protagonistes ont eu tort : l'un avec son insulte, l'autre avec son coup de tête. Materazzi assure également à l'hebdomadaire qu'il a cherché à comprendre ses erreurs et certains excès du passé. « J'ai demandé pardon et je suis plus mûr. » Un péché avoué est à demi pardonné, mais le mal est malheureusement fait et Zidane a raté sa dernière finale de Coupe du monde. Mais il aura tiré un bon coup de tête du jeu… Moralité : le match entre Zidane et Materazzi est maintenant bel et bien terminé.