La flambée des prix qu'enregistrent tous les produits alimentaires depuis un bon moment ne sont pas sans conséquences sur le pouvoir d'achat des malheureux citoyens d'El Oued. Certains se contentent d'exprimer leur mécontentement et leur sentiment d'insatisfaction quant aux prix qui ne cessent d'augmenter de jour en jour. D'autres s'abstiennent même d'acheter des denrées essentielles. Le pire est que des familles nécessiteuses, en quête de bas prix, recourent même aux aliments du bétail (semoule de mauvaise qualité destinée essentiellement à la nourriture du bétail, et dont le prix est à 8 DA le kilo) pour préparer du couscous, du pain traditionnel ou autre, ont déclaré des chefs de familles à la radio locale Souf. C'est ainsi que la détérioration du pouvoir d'achat a poussé des familles soufies à remplacer certains produits alimentaires par d'autres moins cher. Des sources bien informées nous ont indiqué que la graisse prend la place de l'huile pour divers types de cuisson. La flambée des produits alimentaires a également contraint des centaines de familles à remplacer, pour les enfants, le lait du petit-déjeuner par du thé. Les familles ne consomment ce produit que le soir, une coutume remontant à la nuit des temps. Les choses se compliqueront sans doute à la période du mois sacré pour les familles pauvres, vu que certains produits tels que la semoule, l'huile et le lait, sont très demandés, sans parler de la viande. L'ascension fulgurante des prix ne concerne pas seulement les consommateurs, mais aussi les commerçants grossistes et détaillants. Ces derniers, exprimant leur crainte, ont indiqué que la régression du pouvoir d'achat a eu des conséquences négatives sur l'écoulement des produits alimentaires comme le sucre, la semoule et le lait en poudre. Un détaillant dira à ce sujet : « Avant quelques mois, je vendais entre 10 et 15 sacs de 25 kg de semoule chaque jour, alors qu'actuellement le nombre de sacs vendus ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, deux sachets par jour ». Les commerçants ont appelé, à travers la radio locale Souf, les pouvoirs publics à prendre des mesures nécessaires et efficaces pour mettre fin à ce problème épineux, par la baisse des prix des produits alimentaires. Les consommateurs, aussi bien que les commerçants, n'ont pas raté cette occasion pour lancer de sévères critiques en direction des associations du consommateur qui, selon eux, n'ont jamais réagi en faveur du consommateur, tout en s'interrogeant sur le rôle de ces associations, surtout en ces moments difficiles.