Mercredi à Montpellier (France), l'équipe nationale a fait (très) bonne impression face au Brésil, récent vainqueur de la Copa America. Les Verts n'ont pas à rougir de cette défaite dans la mesure où ils ont fait longtemps jeu égal avec leurs prestigieux adversaires. Les vingt mille supporters algériens qui avaient garni les tribunes de La Mosson n'ont pas regretté le déplacement dans la capitale de l'Hérault où d'autres internationaux algériens se sont illustrés sous les couleurs du club local, comme Omar Cherif Belbey, Karim Maroc, Faouzi Mansouri, Kader Ferhaoui, Mohamed Réda Madouni dont les noms trônent sur le tableau du Montpellier Hérault Sporting Club (MHSC) accroché au mur qui fait face à la tribune présidentielle. Leurs successeurs et cadets conduits par un Karim Ziani étincelant ont perpétué la bonne image du football algérien... dans l'Hexagone. Les confrères français et brésiliens qui ont partagé avec les envoyés spéciaux de la presse algérienne les pupitres du stade ne tarissaient pas d'éloges sur ces joueurs au maillot vert qui rivalisaient d'adresse et de technique avec ces maîtres du ballon rond que sont les enfants de Bahia, Récife, Porto Alegre, Rio de Janeiro, partis faire fortune dans le Vieux monde et le bonheur des supporters et spectateurs européens. Notre confrère Jean-Michel Izoir du Midi-Libre a écrit après le match : « Une heure de balbutiements sud-américains, à regarder ces Brésiliens d'Afrique mener le bal d'une rencontre aux mille couleurs, disputée dans une ambiance de fête nationale à Alger. Oui, c'est vrai, hier soir à La Mosson, les hommes en vert, tout droit sortis des Jardins d'Allah, auraient mérité autre chose que cette honorable défaite (2-0), concédée à des Brésiliens fidèles à leur technique hors du commun. Qu'ils soient accourus de La Paillade voisine, de Marseille, de Lyon ou d'ailleurs, les Algériens de France peuvent être fiers de leurs enfants du pays. » C'est le sentiment général qui prévalait dans les travées du stade à la fin de la partie. Cette sortie honorable face au Brésil, deux mois après celle de Barcelone contre l'Argentine (3-4), a confirmé, au moins, une chose : l'équipe d'Algérie a un potentiel supérieur à son rendement affiché contre les sélections du continent. L'Algérie de Barcelone et de Montpellier n'a rien à voir avec celle qui s'est produite trois fois à Alger (Gambie, Cap-Vert, Guinée). On ne peut pas faire douter l'Argentine, tenir tête au Brésil, même pendant une heure, sans être assis sur un capital talent avéré. Mercredi, sur la belle pelouse de la Mosson, Karim Ziani a éclipsé Robinho, Julio Baptista, par ses dribbles et ses facéties, se jouant de ses adversaires avec une facilité déconcertante. L'ex-entraîneur de l'équipe d'Angleterre, Sven Goran Ericson, présent dans les tribunes pour suivre l'évolution de son joueur (brésilien) Elano (Manchester City), a noté avec soin sur son calepin le numéro 15 (Ziani) de l'équipe d'Algérie. Son œil de connaisseur a vite fait de remarquer le talent du joueur de l'Olympique de Marseille qui, à l'occasion, a charmé le manager de l'OM, José Anigo, qui a suivi la rencontre aux côtés de Salim Arrache, un autre joueur de l'OM, qui a été contraint de déclarer forfait à cause d'une contracture. Il serait injuste de ne pas souligner la très belle prestation de Lounès Gaouaoui dans les buts. Il a sorti un grand match, tout comme ses défenseurs Hosni, Zarabi, Bouguerra, Bouzid et Anthar Yahia. Les médians, Mansouri,Matmour, Belhadj (sur le couloir gauche) et Rafik Saïfi (trop esseulé en pointe) ont fait une prestation de premier plan. Avec un peu plus d'esprit collectif, moins de gestes inutiles, surtout en phase offensive, les Verts auraient pu rejoindre les vestiaires avec un léger avantage qui n'aurait surpris personne dans le stade. Le coach brésilien Dunga a vite compris que son équipe, vainqueur de la Copa America, sans Ronaldinho et Kakà, était en danger face à cet adversaire qu'il n'imaginait pas aussi coriace avant l'entame des débats. En faisant rentrer les deux stars de Barcelone et du Milan AC, il s'assurait une honorable sortie. Les deux Brésiliens ont rempli leur contrat. Leur apport en seconde mi-temps a fait basculer le match. Karim Ziani a bien résumé le sentiment général des Algériens : « Ce n'est pas une honte de perdre devant le Brésil. Nous avons fait le maximum et on aurait mérité, au moins, de marquer un but. » Son camarade Rafik Saïfi a abondé dans le même sens : « Ce soir, nous avons démontré que l'équipe d'Algérie n'est pas aussi mauvaise comme le prétendent certains. Nous avons obligé le Brésil à sortir le grand jeu pour s'imposer. Je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé si l'arbitre nous avait accordé le penalty après mon fauchage par le gardien brésilien. Si l'on avait mené, peut-être que le match aurait connu une autre tournure. » Les deux joueurs ont mis l'accent sur la qualité de la pelouse de La Mosson pour souligner l'importance du billard dans la prestation de la sélection. Le défenseur Larbi Hosni a qualifié cette rencontre de « rendez-vous important en prévision du prochain match face à la Gambie. Nos sorties contre l'Argentine et le Brésil ont démontré que la sélection a du répondant ». A présent, il faut mettre en boîte le match contre le Brésil pour se concentrer sur celui de Banjul face à la Gambie, le 9 septembre prochain. Son résultat déterminera l'avenir des Verts en prévision de la phase finale de la CAN 2008 au Ghana.