La Grèce est depuis vendredi le théâtre d'importants foyers d'incendie ravageant plaines, oliveraies et forêts, mettant le pays dans une réelle situation de crise. Même la capitale Athènes n'est pas épargnée par les départs de feu d'une rare violence, les plus meurtriers dans le monde depuis l'année 2000. Le lourd bilan provisoire des incendies fait état de 46 personnes qui ont trouvé la mort suite à l'avancée rapide des flammes dans la région de Péloponnèse, dans le sud de la Grèce, plus particulièrement dans le village de Zacharo. Au fur et à mesure que les opérations de secours avançaient, pompiers et soldats n'ont eu de cesse de compter les victimes dont le nombre augmentait tant les foyers d'incendie restaient non maîtrisés. Carbonisées ou asphyxiées, les victimes de tous âges gisant sans vie dans des voitures, des maisons ou des champs sont ramassées comme un lot d'une guerre déclarée par ce feu dévastateur aidé dans sa propagation par des vents violents. Dans le village de Mahista, une mère de famille et ses quatre enfants âgés de 5 à 15 ans ont trouvé la mort dans les bras d'Héphaïstos (dieu du feu dans la Grèce antique) qui a rattrapé tous ceux qui tentaient de le fuir. Généralement habités par des personnes âgées, les villages de Péloponnèse sont très fréquentés en cette période de l'année par des jeunes gens, notamment des enfants venant passer leurs vacances. Des vacances qui ont tourné au cauchemar et au deuil. « Nous vivons des jours de deuil national, nous devons faire le nécessaire pour que cela ne se répète pas », déclarait le chef de l'Etat Carlos Papoulias en se déplaçant sur les lieux. La situation est telle que l'état d'urgence a été décrété dans tous les départements du pays. Le Premier ministre Constantin Caramanlis a qualifié la catastrophe de tragédie nationale. Depuis des décennies, le pays n'a pas été autant en proie aux flammes. Hier encore, 19 avions, 18 hélicoptères et 420 soldats ont été mobilisés en sus des équipes de centaines de pompiers pour les opérations de recherches, au moment où une demi-douzaine de villages ont été évacués et de nombreux accès routiers fermés au trafic. Selon les pompiers, la piste criminelle n'est pas à écarter en relevant que 22 foyers avaient pris leur départ vendredi durant la nuit. Frappée par un acharnement caniculaire depuis juin, la Grèce fait face aujourd'hui à une terrible épreuve. Athènes a vu les abords de la banlieue d'Holargos menacés par les flammes. Deux foyers demeurent actifs dans le Péloponnèse voisin, à l'heure où l'Italie enregistre un vaste incendie de 5 kilomètres d'étendue en Sicile, près de la ville de Monreale. Depuis vendredi, les pompiers italiens font la chasse aux flammes qui ont causé la mort de 12 personnes.