Les superficies brûlées se réduisent mais le nombre de foyers augmente. Les populations locales doivent être impliquées « Dix-neuf feux de forêt ont été enregistrés, jeudi à Annaba et El Tarf, dans l'est algérien, a annoncé la Protection civile qui a mobilisé d'importants moyens pour lutter contre les sinistres », peut-on lire dans la presse nationale. Ou encore, « Algérie : une trentaine d'incendies de forêt en Kabylie menacent la vie des villageois », « Il est fait appel aux citoyens pour observer plus de vigilance et apporter leur contribution, tant sur le plan de la prévention que de l'intervention », défrayent la chronique chaque année en fin de période estivale. Le ton est donné et rien ne semble pouvoir contrecarrer le phénomène cyclique des feux de forêt. S'il est vrai que les années de gros ravages sont loin derrière nous et se situent principalement durant la guerre de Libération nationale ou durant les années de lutte contre le terrorisme, rien ne permet de croire que l'année 2009 pourrait être épargnée. Les foyers d'incendies en nombre croissant Tout comme il est loisible de remarquer que parmi tous les pays méditerranéens touchés par les incendies de forêt, l'Algérie en souffre nettement moins que la Grèce, le Portugal, la France ou l'Espagne. Il existe un phénomène inquiétant en Algérie qui laisse supposer que soit la politique de prévention et de communication auprès des populations locales n'a pas l'effet escompté, soit qu'il existe de vraies intentions criminelles, ce phénomène est le fait que le nombre d'incendies augmentent. En réalité, les surfaces brûlées sont de moins en moins importantes, ce qui laisse penser que les interventions sont de plus en plus rapides, ne laissant pas au feu le temps de se propager. Cependant, les services de la Protection civile interviennent de plus en plus souvent et donc de plus en plus de foyers se déclarent. On sait, et les statistiques le démontrent, que pour toute la région méditerranéenne « l'intervention anthropique reste la principale cause des incendies de forêt dans le monde. Dans 90 % des cas, les humains sont les premiers responsables de ces feux de forêt (…), et le bassin méditerranéen se caractérise par la prédominance de feux provoqués exclusivement par l'homme ». Les causes invoquées sont diverses, tels la culture sur brûlis, la conversion des forêts en champs cultivables, les feux pour brûler les détritus, les pratiques domestiques… On s'autorise donc à penser que face au nombre croissant du nombre de foyers d'incendie, des sanctions manquent à tomber. En réalité, les sanctions en cas d'incendies criminels sont plutôt légères mais surtout, il est difficile pour les juridictions de prouver que l'incendie a été délibérément provoqué. La direction générale des forêts (DGF) s'astreint chaque année à d'importants travaux d'aménagement et d'entretien. Parmi eux, on peut citer les tranchées pare-feu nettoyées, l'ouverture de pistes forestière, la mise en place de postes de vigie chargés de la surveillance et la présence des brigades mobiles. La sensibilisation La sensibilisation reste encore le meilleur remède. Sur ce registre, la DGF prévoit l'animation de conférences dans les établissements scolaires et les centres à caractère culturel, ainsi que des expositions et des journées portes ouvertes, sans compter les émissions radio, les affiches et les dépliants. S'y ajoutent même des prêches religieux dans les mosquées. Est-ce suffisant ? Y a-t-il une implication des riverains à proximité des forêts ? La Grèce, par exemple, a lancé une campagne d'éducation en matière de prévention et de lutte au niveau national. Cela aurait permis de réduire considérablement les surfaces brûlées en 2004.