Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a souligné que l'initiative marocaine d'autonomie « commence à s'étioler », a rapporté, samedi, l'agence de presse sahraouie (SPS), répercutée par l'APS. Dans une allocution prononcée lors d'une réunion regroupant des responsables sahraouis, le président Abdelaziz a indiqué que le Maroc, « en dépit du soutien affiché par ses alliés à Paris, à Washington et à Madrid, n'a pas pu imposer son initiative d'autonomie comme unique alternative pour le règlement du problème », relevant que désormais le régime marocain « n'aura plus le soutien qu'il avait » auparavant. Le président sahraoui a estimé que les deux rounds de négociations avec le Maroc, tenus les 18 et 19 juin, puis les 10 et 11 août à Manhasset ont constitué « une victoire pour le peuple sahraoui », tant ils ont contribué à « la médiatisation de la cause sahraouie, que l'opinion internationale considère désormais comme une question de décolonisation ». L'autre aspect positif des deux rounds de négociations a été « la définition des parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario, de manière à barrer la route à la propagande marocaine visant à impliquer d'autres parties dans le conflit ». Pour sa part, le chef de la délégation sahraouie aux négociations de Manhasset et président du Parlement sahraoui, Mahfoud Ali Beiba, a présenté un exposé exhaustif sur le deuxième round des négociations. M. Beiba a regretté que la délégation marocaine « campe toujours sur ses positions et ne fasse guère montre de bonne foi pour faire progresser les négociations, en s'obstinant à poser des préalables et en s'accrochant à sa thèse d'autonomie, ce qui est contraire à l'esprit et à l'énoncé de la résolution 1754 du Conseil de sécurité qui a clairement défini le cadre de ces négociations qui devaient se tenir sans condition aucune ». La délégation sahraouie, a-t-il ajouté, « a accueilli positivement les propositions visant à instaurer la confiance, présentées par l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies » au Sahara occidental, Peter Van Walsum. Les propositions en question ont trait « à des questions humanitaires, notamment l'ouverture d'un passage terrestre permettant l'échange de visites entre les familles sahraouies séparées par le mur marocain, l'envoi de délégations communes aux Lieux Saints de l'islam, la collaboration entre le Maroc et le Front Polisario dans les opérations de déminage et la formation d'une mission militaire mixte », a-t-il dit, déplorant cependant que « la partie marocaine ait rejeté ces mesures ». « L'intifadha sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental se poursuivra et développera de nouvelles méthodes pacifiques jusqu'à la réalisation de l'indépendance », a asséné le président Abdelaziz.